Explorez l’univers des jeunes qui font bouger les lignes

Ce premier numéro sous format magazine de « Jeunesse Academy » vous propose un classement de jeunes burkinabè au parcours exemplaire. Ces personnalités hors normes, choisies parmi tant d’autres, montrent une partie du riche potentiel humain du Burkina Faso. Découvrez des figures qui, tout en étant de puissantes sources d’inspiration, sont aussi des « princes » dans leur domaine respectif, avec lesquels il va falloir désormais compter.

Dossier coordonné par Agnès MANO et Farida THIOMBIANO

Ces trente (30) jeunes qui ont fait bouger les lignes en 2021 proviennent d’horizons et de secteurs d’activités différents. Tout classement revêt un caractère subjectif. Mais on s’aperçoit à travers leurs parcours singuliers, leurs
réalisations ingénieuses et surtout leurs constances, qu’ils méritent d’être mis en lumière. Si certains sont connus du grand public, d’autres le sont beaucoup moins. Ils ont tous en commun d’avoir, malgré leur jeune âge, contribué fortement à la construction du Burkina Faso. Comme toutes les personnes battantes et exerçants un leadership efficace, les leaders sélectionnés dans ce TOP 30 ne recherchent pas volontairement la scène publique. Toutefois, ils sont unanimement convaincus que se plier de bonne grâce à cet exercice, permet d’encourager leurs contemporains à donner le meilleur d’eux-mêmes. Alors que notre population est majoritairement jeune, ils sont la preuve que le travail acharné, réfléchi, constant et bien orienté permet d’atteindre « précocement » des objectifs élevés. Ces jeunes ambitieux ont pour dénominateurs communs une discipline remarquable, un mental de gagnant et un patriotisme avéré. Cette crème de la jeunesse burkinabè ainsi répertoriée convainc à souhait que l’on doit se permettre de compter sur la jeunesse pour relever les défis actuels et futurs.

Nous avons souhaité mettre en exergue la nouvelle génération pour qu’elle soit un motif d’encouragement pour nos lecteurs. Cela nous a donc valu de mener une enquête approfondie pour ne retenir qu’un échantillon représentatif. Cette liste peut sembler incomplète, mais il fallait aussi prioriser les informations fiables et provenant de la source. C’est l’occasion pour nous d’inviter les jeunes à s’ouvrir davantage aux médias. Au-delà de faire valoir leurs mérites et talents, cela permet d’entrevoir que la jeunesse fait bouger les lignes. Pour tout dire, il faut davantage d’espaces et de cadres d’expressions pour la jeunesse.


N°1

Ragnimwendé Eldaa KOAMA, l’Amazone des temps modernes

Professionnelle de l’art oratoire et de la maitrise de cérémonie, Ragnimwendé Eldaa KOAMA fait partie de ces jeunes femmes burkinabè combatives qui hissent haut les couleurs du Faso. Agée de 27 ans, cette jeune dame possède un ‘‘lourd’’ bagage intellectuel qui lui a ouvert les portes de nombreuses distinctions et participations à des concours et rencontres au Burkina Faso et à l’international.

Ragnimwendé Eldaa KOAMA

Très à l’aise avec la langue de Molière et de Shaskespear, Eldaa KOAMA a pourtant suivi un cursus scolaire scientifique où elle obtient un baccalauréat série C. Elle s’inscrit en Génie Logiciel (informatique) à l’université privée Aube Nouvelle où elle devient major de sa promotion. En plus de ses études en informatique, Eldaa suit parallèlement des cours en médecine à l’université Joseph KI ZERBO. Cependant après trois ans de cours parallèles, elle fait une pause stratégique à cause des contraintes professionnelles. En 2016, elle obtient une licence en ingénierie des travaux informatiques et bénéficie d’une bourse en cycle de Master de la part de son université. De cette bourse, elle poursuit son cursus jusqu’au Master II en management des systèmes informatiques.

Pendant son cursus universitaire, Eldaa participe à plusieurs compétitions d’art oratoire au niveau national avant de se lancer vers de plus grands défis. C’est le cas de sa participation en en 2015, au concours panafricain (en anglais) au Ghana. À cela s’ajoutent ses participations aux compétitions de Liban en 2017 et 2018 où elle est respectivement demi-finaliste et finaliste. En 2018, elle représente le pays des hommes intègres à un forum sous le thème « Youth and Civic Activism » aux États-Unis. Au cours des deux années suivantes, elle est modératrice à un forum international réunissant des hommes et femmes d’affaires venant du Burkina Faso, du Mali, du Niger et des pays d’Europe.

Ses différentes passions et expériences lui permettent d’ouvrir en 2020 son entreprise de capacity building et d’évènementiel nommée Improv’You qui offre des prestations de coaching, formations, événementiel corporate et de création de solutions digitales. Engagée pour le leadership des femmes, elle est Coordonnatrice pays (Burkina Faso) pour le Forum Africain des Femmes Leaders (FAFEL) qui regroupe et met en lumière les femmes leaders de la sous-région. Très active sur les réseaux sociaux, la jeune dame est suivie par plus de 50.000 personnes sur sa page Facebook. Son slogan qui la définit le mieux est ‘‘Femme Victorieuse’’. Un slogan qu’elle utilise fréquemment à la fin de chacune de ses publications sur Facebook. Pour elle, « Le Meilleur est en chacun d’entre Nous ! »

Véritable Amazone des temps modernes, la jeune dame est devenue une icône pour la jeunesse africaine. Focus et déterminée sur sa trajectoire, son combat ne se limite pas à la teneur de son discours devenu viral, elle lance une interpellation aux jeunes de tous les horizons à faire ressortir le meilleur qui est en chacun.

Sommet de Montpellier 2021 : la vision de Eldaa sur les relations entre l’Afrique et la France !

Eldaa KOAMA est une amazone des temps modernes qui a marqué l’Afrique et la France lors de son intervention pendant le sommet Afrique-France 2021. Avec un discours structuré et sans langue de bois, elle a pointé du doigt la relation entre l’Afrique et la France. En effet, elle a qualifié cette relation de ‘‘Marmite sale’’. Choisie parmi onze talentueux jeunes baptisés ‘‘pépites’’, Eldaa KOAMA a valablement représenté le Burkina Faso dans le cadre des échanges qui ont été menés avec le président français Emmanuel MACRON. Elle a saisi ce cadre d’échange qu’offrait le sommet pour passer un message aux Africains et par la même occasion s’adresser au Président français sans détour. Mlle KOAMA évoque les raisons qui l’ont amené à aborder la question de l’aide au
développement, en ces termes : « Depuis 2015, j’interviens sur la question de l’aide au développement. J’ai même participé à des travaux internationaux dans ce cadre. Quand cette situation s’est présentée à moi, je ne l’ai pas vue comme étant le moment d’aller réveiller la conscience des européens ou des français mais je me suis dit que c’est l’endroit où de nombreuses personnes viendront pour savoir comment cela va se passer. Il me fallait donc saisir l’occasion de dire ce que je pense et de transmettre des messages forts, accompagnés de quelques pistes de
réflexion»
. Eldaa KOAMA pense qu’il faut repenser les relations entre la France et l’Afrique. Selon elle, le plus important est de respecter un certain nombre de règles dans les relations. À cet effet, elle déclare : «Les Africains
doivent avoir un nouveau langage d’auto appréciation d’une part et d’autre part les européens aussi doivent avoir un langage respectueux. Il faut ensuite que ce soit une relation basée sur des termes clairs. Il faut éviter de jouer aux opportunistes. Par exemple, quand il y a eu la situation au Mali et que la CEDEAO s’est réunie pour prendre des
sanctions contre le Mali, je ne comprends pas pourquoi un pays comme la France fait une sortie médiatique pour soutenir cette décision». Elle est catégorique sur le fait que la France doit arrêter de se mêler de tout ce qui concerne l’Afrique. De plus, elle pense que pour un partenariat gagnant, les relations de commerce, d’immigration et d’intégration doivent être clarifiées. Les différents projets doivent aussi s’établir pendant une durée bien déterminée et à l’échelle nationale.

Un discours viral qui n’a pas changé sa trajectoire et qui l’a mise en lumière

Depuis sa participation au sommet de Montpellier en octobre 2021, Eldaa KOAMA a reçu des centaines de messages venant de plusieurs pays auxquels elle n’a pas encore fini de répondre. Elle est également de plus en plus sollicitée pour intervenir à des activités sur la question du développement de l’Afrique. « Il y a des activités dans lesquelles je suis intervenue et d’autres que je n’ai pas jugé opportun parce qu’il faut éviter de se mettre dans tous types de projets à cause d’une intervention », explique-t-elle.

«Si à un certain moment les objectifs que je poursuis nécessitent une carrière dans la politique, je vais étudier la possibilité»

Cette popularité a donné aussi un peu de lumière à son entreprise. En effet, Elle est contactée par des personnes curieuses de connaitre davantage son entreprise et certaines souhaitant se faire former par sa structure. Elle a également reçu des propositions pour intégrer des mouvements politiques. Cependant selon la jeune dame,
ses objectifs actuels ne cadrent pas avec la politique. «Actuellement je ne suis pas engagée politiquement parce que je fais les choses par conviction. Je ne suis pas encore convaincu que le volet politique puisse me permettre d’atteindre mes objectifs. Avant, je faisais au mieux en travaillant dans une entreprise. J’ai compris ensuite que les objectifs que je poursuivais nécessitaient que je dépose ma démission et que je commence mon entreprise. Avec mon entreprise, il y a des choses que je commence à réaliser et je suis en harmonie avec cela. Si à un certain moment les objectifs que je poursuis nécessitent une carrière dans la politique, je vais étudier la possibilité», fait-t-elle comprendre.

Même si elle ne ferme les portes à aucun domaine, actuellement son orientation n’est pas portée vers la politique. Avant de se rendre au sommet de Montpelier, Eldaa KOAMA avait un focus qui était de développer le potentiel des individus. « Ce n’est pas parce qu’un discours a été viral qu’il va changer ma trajectoire. Tous
ceux qui pensent qu’ils peuvent rejoindre ma trajectoire sont les bienvenus. Mais pour ceux qui pensent que je dois changer de trajectoire, je leur réponds que je ne suis pas encore convaincue de cela. Quand j’en serai convaincue, certainement que vous entendrez parler de moi dans la sphère politique»
. Concernant ses projets futurs, en plus de son entreprise qu’elle dirige, l’entrepreneure souhaite mettre en place une fondation. «Il y a tellement de choses que je souhaite faire mais qui ne sont pas possibles par le biais de l’entreprise. L’entreprise a bien choisi ses domaines d’interventions qui sont le coaching, l’évènementiel et le digital. Mais j’ai des projets au niveau communautaire » précise-t-elle. Très active dans des associations depuis sa classe de 6ème, elle voudrait continuer dans cette lancée avec la mise en place d’une fondation.

«Pour s’en sortir il faut arrêter de se trouver des excuses par rapport à son genre »

Eldaa KOAMA soutient que toute personne qui souhaite avoir de l’impact et mener des actions qui comptent dans la vie doit se départir de certains avantages qu’elle pense mériter. «Tu ne peux pas commencer à dire, comme je suis une femme, il faut absolument que je sois traitée d’une telle manière, car il y aura des frustrations». Pour elle, Il faut aller sur la base d’être un être humain et ne pas s’attendre tout le temps à des faveurs. Selon Eldaa KOAMA, si on cultive l’excellence, il n’y aura pas de limites dans l’accomplissement. «C’est pourquoi je demande aux filles de ne pas accepter certains commentaires sur leur genre. Le quota genre n’est pas une raison pour faire partie d’un groupe. Il faut faire partie d’un groupe parce qu’on apporte quelque chose à ce groupe. Ce sont des petits commentaires de cette nature qu’il ne faut pas accepter» ajoute-t-elle. Selon elle, il faut au-delà de tout, encourager les jeunes dames à se comporter, parler et s’habiller de façon à être respectées. Eldaa KOAMA pense que pour devenir leader et avoir une influence positive sur les autres, il y a des choses sur lesquelles il faut être strict. «On ne frustre pas les valeurs ou les mœurs des autres pour ensuite leurs demander de suivre notre exemple. Les jeunes filles doivent se dire qu’il faut toujours être pointu dans ce qu’elles savent faire pour atteindre l’excellence et si elles sont belles en plus, ce sera la cerise sur le gâteau».


METHODOLOGIE

Nous avons commencé par ratisser très large en recueillant l’avis de différents acteurs issus des différentes couches de la société. Ce sont plus de cinq cents (500) personnes composées de journalistes, d’entrepreneurs, de responsables de structures de jeunesse, d’acteurs de la société civile et d’influenceurs qui ont répondu à nos questions. Chacun d’eux a dressé une liste de trente (30) jeunes de moins de trente-six (36) ans qu’il considère comme ayant marqué l’année 2021 au Burkina Faso. De ces listes individuelles, nous avons fait ressortir cent (100) noms de jeunes (issus de tous les domaines d’activités) qui revenaient de façon récurrente.

Par la suite, l’équipe a procédé à une recherche documentaire pour découvrir, mieux connaître, et confirmer les actions que chacune des personnes proposées ont menées en 2021. Ainsi, nous y avons associé tous les moyens de recherche à notre disposition. Il s’agit des sources médiatiques, des réseaux sociaux et des personnes-ressources dignes de confiance. Cette étape d’investigation a permis de retenir trente (30) noms de jeunes élégants par leurs actions au cours de l’année 2021.

Nous avons alors entrepris l’étape la plus décisive et non moins délicate. Il s’est donc agi de procéder au classement. De façon générale, nous avons tenu compte des domaines respectifs des trente (30) jeunes retenus. Certes, nous sommes conscients de la subjectivité dans laquelle nous nous engagions. C’est pourquoi nous avons demandé à un pool de personnes-ressources de donner des avis éclairés et des amendements sur notre classement. Ces avis pertinents ont été couplés à un examen minutieux des expériences de chaque nom retenu. Nous avons alors définitivement procédé au classement de trente (30) jeunes de moins de trente-six (36) ans que nous vous proposons.


CLASSEMENT DU TOP 30

CLASSEMENT DU TOP 30 DES JEUNES DE MOINS DE 36 ANS QUI ONT MARQUE L’ANNEE 2021 AU BURKINA FASO

N°2

Oliver Djoari OUOBA, un des jeunes piliers de l’écosystème entrepreneurial

Olivier Djoari OUOBA fait partie des 100 Young Leaders 2021 de la French-African Foundation. Il est co-fondateur de la plateforme collaborative BurkinAction créée il y a cinq ans. Ce financier de formation a travaillé en Europe et aux États-Unis avant de s’installer en 2016 à Ouagadougou.

Olivier Djoari OUOBA

Créer un espace professionnel fédérateur pour nos cadres et entrepreneurs burkinabé, du Burkina et de la diaspora en s’appuyant sur un réseau solide et vertueux. C’est une aspiration sur laquelle Olivier Djoari OUOBA et toute l’équipe de BurkinAction mettent l’accent depuis le début de l’aventure.

Après une carrière professionnelle à l’international, il s’est installé dans son pays avec des objectifs clairs. A travers BurkinAction, il entend dynamiser le faire ensemble professionnel des burkinabè. L’entrepreneur est titulaire d’un MBA en finance à l’ESLSCA Business School de Paris. BurkinAction va au-delà de la mise en relation professionnel ou du partage d’opportunités et propose aux jeunes diplômés des programmes d’incubation tel que le Ouaga Job Challenge. Aujourd’hui, elle regroupe une communauté de plus de 15 000 adhérents à travers le monde et compte plus d’une trentaine d’entreprises partenaires, d’institutions étatiques, d’organismes internationaux et de bailleurs de fonds. Cette organisation est à l’initiative « Ouaga Job Challenge », comme mentionné plus haut dont la première édition a été lancée en 2020. Un programme international visant à renforcer l’employabilité, ouvert aux étudiants et jeunes actifs de 18 à 35 ans.

Olivier est par ailleurs à la tête d’une boite de e-commerce et consultant en finance et stratégie pour les membres de la diaspora souhaitant se réinstaller en Afrique de l’ouest. Avec plus d’une dizaine d’années d’expériences dans des banques d’investissement comme Crédit Agricole et BNP Paribas, il a été entre 2016 et 2020, directeur financier chez l’un des leaders de l’inclusion financière Baobab.

Olivier fait également partie de l’équipe responsable du lancement des opérations de la startup Afro-Américaine Wave Mobile Money SA. C’est une société de Mobile Money digital qui fait partie avec Sank pay au Burkina des nouveaux arrivants du domaine. Ils ont participé à faire baisser les tarifs d’envoie et de retrait des compagnies de téléphonie mobile. Désormais présente dans trois pays de l’Afrique de l’ouest, Wave a bousculé les opérateurs de mobile money qui détenaient le monopole. Très à l’aise dans le secteur de l’investissement, il est aussi actionnaire de ForthInvestment, un investisseur privé qui aide les entrepreneurs africains à créer et développer leur entreprise. Pourtant, selon lui, « anyone can be an entrepreneur » mais malheureusement tout le monde ne le sera pas. « Il faut arrêter d’envoyer tous les jeunes vers l’entrepreneuriat car c’est un parcours très difficile et sans fin », pense t-il.


N°3

Dramane KIENDREBEOGO & Jules Kader KABORE. Sank-pay, la fourmi qui fait trembler les éléphants

Jules Kader KABORE et Dramane KIENDREBEOGO sont deux jeunes innovateurs et entrepreneurs. Le premier est programmeur et le second est économiste. Ensemble, ils ont lancé la Start-up dénommée Sank Business SARL qui a chamboulé l’univers du paiement mobile au Burkina Faso.

Dramane KIENDREBEOGO
Jules Kadher KABORE

Analyste politique et économique, Dramane KIENDREBEOGO est co-fondateurs de Sank Business SARL. Il est né le 31 décembre 1993 à Azoetgomde dans la localité de Koudougou. Dramane a fait un parcours dans certaines villes de la Côte d’Ivoire avant de revenir au Burkina Faso. Aujourd’hui Directeur Général de Sank Business SARL, le jeune économiste suscite l’admiration d’une jeunesse burkinabè et même ouest-africaine assoiffée d’espoir et de réussite.

Jules Kadher KABORE quant à lui est un jeune programmeur vivant en Californie (Aux États Unis). Il a mis en pratique ses connaissances dans le domaine de l’informatique en développant l’application Sank-pay. Né le 09 octobre 1995 à Koudougou, il est titulaire d’un baccalauréat série D obtenu en 2013 avant de poursuivre ses études au pays de l’oncle Sam.

Jules Kadher et Dramane sont aujourd’hui à la tête de Sank Business SARL, qui propose le moyen de paiement Sank-pay. L’application a pour but principal de soulager le peuple burkinabè des tarifications exorbitantes des transactions mobile money. Lancé en janvier 2021 par les deux jeunes entrepreneurs, Sankpay est utilisé par près de 100 000 usagers. Ce moyen de transfert d’argent ambitionne s’implanter partout au Burkina Faso. Sank est un diminutif du nom de Thomas Sankara qui fait référence à la vision de l’illustre homme d’État. Un personnage qu’ils n’ont pas connu mais dont ils épousent les idées. En effet, selon les promoteurs, la plateforme souhaite une révolution financière à l’image des idéaux de Thomas Sankara.

L’entreprise est présente dans 37 villes du Burkina Faso avec plus de 500 points de transactions à Ouagadougou et environ 70 000 utilisateurs. Cet empire naissant possède également trois agences à Ouagadougou (dans les quartiers Ouaga 2000, Gounguin et Wayalguin), une agence à Koudougou, à Bobo Dioulasso et à Dori. Malgré leur jeunesse, l’arrivée de Sank-pay et celle de Wave Burkina Faso (un autre système de paiement mobile) ont fait trembler les géants du mobile money au Burkina au point où ces derniers ont immédiatement et simultanément revu leurs tarifs à la baisse. En effet, leur entrée dans le secteur du paiement mobile a permis de ramener à 1% les frais de transferts d’argent et de rendre désormais gratuit les frais d’envoi d’argent chez tous les opérateurs de téléphonie mobile du pays disposant du service mobile money.


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