Cette immersion dans le monde des médias au féminin nous a permis de rencontrer des femmes formidables qui se sont battues et qui se battent pour permettre à la jeune génération de pouvoir espérer grandir dans ce métier ; en témoigne aujourd’hui le nombre très élevé de femmes dans les médias, aussi bien dans l’audiovisuel que dans la presse écrite et en ligne. Allons à la découverte, de manière plus élargie, de Peggy Ouédraogo qui s’est exprimée dans cette tribune.


Peggy Ouédraogo a exercé le métier de journalisme pendant 14 ans. Elle détient un diplôme de journalisme et un diplôme de communication. Elle est actuellement directrice de la communication citoyenne au niveau de la CENI. Elle a d’abord fait la radio à la Radio nationale et ensuite, elle est passée présentatrice télé à la RTB.


« Ma carrière de journaliste est une école »

Pour Peggy Ouédraogo, c’est un métier passionnant car, c’est 100% de votre temps. « C’est un métier très passionnant, le journalisme. En fait, j’ai tendance à le dire, lorsqu’on m’invite pour donner un peu de mon expérience à des jeunes qui sont dans le métier, ce n’est pas un travail, c’est une passion qu’on vit et si on est rémunéré derrière cela devient un travail. Mais c’est avant tout une passion parce que c’est 100% de votre temps ; tout ce qui se passe autour de vous est un sujet de reportage. Donc, c’est comme ça que moi je réfléchis. C’est difficile pour moi de vous dire quel est le moment que je ne vais jamais oublier parce que tous les moments que j’ai vécus sont particuliers et ont une histoire. J’ai adoré travailler comme journaliste partout où j’étais parce que c’est un métier que j’ai vraiment épousé ».

« Dès que vous sortez de chez vous, il faut réfléchir journaliste.»

En ce qui concerne son regard sur les femmes dans les médias, c’est un sujet qui revient tout le temps: « C’est un marronnier comme on le dit dans le jargon ; c’est un sujet qui revient tout le temps, les femmes dans les médias. Effectivement, c’était un métier très masculinisé; pour les femmes il n’y avaient que très peu de places, et même quand ils y avaient des femmes, elles étaient beaucoup plus dans l’audiovisuel où elles étaient plus animatrices que journalistes. Le regard qu’on a justement sur une femme dans un métier aussi exposé, ce n’est pas forcément le même que celui qu’on porte sur un monsieur ; déjà cette différence peut se faire.» Malgré tout, Peggy reconnait qu’il y a de nouvelles donnes dans l’univers médiatique : « Le regard que j’ai aujourd’hui, c’est qu’il y a de plus en plus de femmes qui entrent dans ce métier. Je pense que nos ainées ont réussi à montrer que c’est un métier qui peut être embrassé par des femmes quand bien même il y a des préjugés. »

«Il faut faire très attention parce que…»

Sur le plan du numérique, avec l’avènement du web journalisme, elle se veut prévenante et conseille: « Aujourd’hui, on a le web journalisme et c’est beaucoup plus visible que la télévision ne l’était avant et là, il faut faire très attention parce que vous êtes scrutés dans votre comportement. Dès que vous sortez de chez vous, il faut réfléchir journaliste. Quand on est journaliste, on ne dissocie pas votre vie personnelle de votre vie professionnelle ». La présence de plus en plus croissante des jeunes dans les médias est un fait qu’elle loue, tout comme, particulièrement celle des femmes pour qui elle formule un vœu : « Je loue le fait qu’il y a des femmes, et j’espère qu’elles seront des exemples comme nous avons essayé de l’être » a-t-elle laissé entendre.

« Il faut aussi que tout ce que vous faites puisse impacter la vie de vos lecteurs, de la population »

Elle a insisté sur le fait qu’on vient dans le journalisme avec beaucoup de motivation. Elle s’est voulue explicite: « Vous venez pour impacter avec votre façon de faire tout en vous inspirant de quelqu’un. Donc, c’est important que chacun vienne et se dise que je viens pour apporter quelque chose de positif. Aujourd’hui, il y a tellement de choses à faire dans le journalisme rien que pour fédérer, rien que pour réconcilier, rien que pour apprendre. Donc, quand vous venez dans le journalisme, il ne faut pas se dire je suis dans une rédaction, je vais faire des sujets de reportages d’actualités, Non ! qu’est-ce-que vous aurez apporté de plus ?» Elle estime, en effet que le journaliste va au delà de la routine professionnelle de rédaction et elle le fait savoir : « il faut que chacun ait une part ; nous ne sommes pas là seulement en tant que journaliste pour dénoncer, pour interpeller. Il faut aussi que vos écrits, que vos vidéos, que tout ce que vous faites puisse impacter la vie de vos lecteurs, de la population ».

« C’est un métier tellement formidable !»

Notre interlocutrice invite à avoir une vision claire lorsqu’on vient au journalisme : « pour moi, quand on vient dans ce métier, il faut avoir un plan de carrière professionnelle et puis se dire, voilà ce que moi je compte faire, voilà comment je compte évoluer, voici ce que je pense que je vais apporter ». S’agissant de la satisfaction que peut procurer le journalisme, Peggy Ouédraogo nous confie avec émerveillement : « Vous savez, c’est un métier tellement formidable ! Quand vous recevez les compliments de ceux qui vous entourent, ou la reconnaissance de
votre travail, c’est ça la récompense. La fierté que vous voyez dans le regard des autres quand on vous dit que ce que vous avez fait est bien, je pense que c’est inestimable. »

La Rédaction