Une fois de plus, le FESPACO ne met pas en marge les enfants. Dans le cadre de sa lucarne FESPACO “Sukabè”, des films pour enfants ont été projetés le 1er mars 2023 au Centre national des Arts du Spectacle et de l’Audiovisuel (CENASA). Pour cette séance, trois films ont été vus par les tout-petits. C’était également l’occasion pour eux de briser le mythe de la fiction en faisant connaissance de ma manière physique avec  certains acteurs.

En cette matinée du premier jour du mois de mars, les enfants sont sortis massivement pour communier à la fête du cinéma en cours au Burkina Faso depuis le 24 février 2023. L’activité qui les a ainsi réunis est un espace offert aux enfants, dénommé FESPACO Sukabè.  Au menu, il y avait trois (3) films. Des films court-métrages qui ont visiblement captivé les enfants, en témoigne l’attention dont ces derniers ont fait montre tout au long des projections.

Le réalisateur du film Princesse Yennenga, tenant le micro, et les acteurs se présentant aux enfants- ©JA

D’abord, ils ont vu Princesse Yennenga de Abdoul Rahim Kaboré, un jeune réalisateur burkinabè. Ce film en compétition dans la catégorie court-métrage, a été réalisé en dessins animés. Il matérialise la légende populaire de Yennenga, cette princesse guerrière du royaume de Gambaga connue comme l’ancêtre des Mossis du Burkina Faso.

Bravoure et générosité sont, entre autres, les valeurs qu’incarne le personnage Princesse Yennenga dans le film. Selon le réalisateur, Princesse Yennenga est une sorte de réponse à ces dessins animés qui inondent les écrans dans les pays africains, le Burkina Faso plus précisément. « J’ai remarqué qu’on ne montre pas suffisamment nos histoires aux enfants. Donc, à travers ce film, je veux que qu’ils soient fiers de leur culture, de leur histoire » explique-t-il, avant de préciser : « le but du film est de valoriser la culture burkinabè ».

Le réalisateur de ELiza, « Et si la vie après la mort était meilleure ? »©JA

Après Princesse Yennenga, les jeunes cinéphiles du jour ont eu droit à Eliza, un autre court-métrage, réalisé par Léonce Choura, lui aussi jeune burkinabè réalisateur et metteur en scène. Le film de quatorze (14) minutes aborde le thème de la mort. Il parle d’une jeune dame, Eliza, malade et alitée depuis des mois.

Malgré les efforts de son mari, Eliza reste toujours entre la vie et la mort, conduisant son mari dans une situation de dénuement total. « Beaucoup de gens ont des appréhensions vis-à-vis de la mort. Pourtant, on ne devrait pas avoir peur d’elle », estime le réalisateur. Il qualifie son film de philosophique et dit vouloir amener les gens à ne pas toujours voir uniquement le côté négatif du phénomène de la mort. Le film Eliza est en compétition dans la catégorie « Burkina Film » du FESPACO 2023.

Providencia Sanou. « C’est aussi ma manière sensibiliser sur les violences conjugales »©JA

Le dernier film à être vu par les enfants est également l’œuvre d’une jeune réalisatrice burkinabè du nom de Providencia Sanou. C’est un court-métrage de seize (16) minutes intitulé Double Je. Le film traite de la violence conjugale et de ses conséquences néfastes sur les enfants.

L’histoire racontée dans le film est celle d’un enfant qui assiste régulièrement à la bastonnade infligée par son père à sa mère. Ces scènes de violence vont le transformer et le conduire à ce qu’on peut qualifier de révolte. Selon Providencia Sanou, à travers Double Je, elle veut « attirer l’attention des parents qui commettent des actes de violence dans leur foyer en ignorant l’existence des enfants ».

Au terme des projections, les acteurs des films ont été présentés aux enfants. Ils ont été gratifiés d’applaudissements bien nourris de la part de ce public visiblement très enchantés de voir en chair et en os certains acteurs qu’ils venaient de suivre à l’écran.

Adrien Djiguemdé