Le dimanche 18 septembre 2022, les cadres catholiques se sont intéressés à la gestion de la crise humanitaire que traverse le Burkina Faso. Ce fut à la paroisse cathédrale de Ouagadougou qu’ils ont discuté de la question à l’occasion d’un panel organisé par le Service pastoral pour la formation et l’accompagnement des responsables (SEPAFAR) sur le thème : « La crise humanitaire au Burkina Faso : Regard critique sur les mécanismes de gestion ». Etaient panélistes le Ministre de la solidarité nationale et de l’action humanitaire et d’autres organisations intervenant dans l’humanitaire.

Le Ministre de la solidarité nationale et de l’action humanitaire

Selon le dernier bilan datant d’avril 2022, 1 520 012 personnes sont officiellement des déplacés internes, répartis sur les 229 sites d’accueil que l’on dénombre à ce jour. Ce sont des chiffres communiqués par le ministre Lazare Windlassida ZOUNGRANA qui précise que le gouvernement n’a pas l’exhaustivité du nombre de personnes déplacées. En effet, a-t-il expliqué, ces chiffres sont très dynamiques et tous les déplacés ne se signalent pas. Pour que les espaces des déplacés internes ne soient pas des zones de non droit, des textes encadrent ce qui s’y passent. Pour des raisons sécuritaires, le gouvernement est contre la démultiplication des sites d’accueil d’où leur concentration.

Mme Kristen Knutson, chef du Bureau OCHA au Burkina Faso

Deux organisations, à savoir l’OCHA (l’entité des nations unies responsable de la coordination de l’action humanitaire) et l’OCADES (Organisation catholique pour le développement de la solidarité), ont interagi avec les participants sur le thème du jour. Pour Mme Kristen KNUTSON, chef du Bureau OCHA au Burkina Faso, les activités comme une telle conférence sont à saluer. Elles visent à « engager la population qui n’est pas vulnérable mais qui a la capacité d’agir et d’aider ceux dans le besoin. Toute la communauté doit s’impliquer pour résoudre des questions de cette nature ». La représentante de l’OCADES Caritas Burkina, Mme Rita ZOUNGRANA , pour sa part, estime que ces types de cadres servent avant tout à faire connaitre les structures et les activités menées sur le terrain.  « Je pense que ces genres de rencontres sont à multiplier pour permettre à des structures qui travaillent dans ce domaine, de donner des témoignages sur le terrain » a-t-elle conclu après avoir relevé qu’elle a constaté que beaucoup ignoraient ce que faisait l’OCADES dans ce domaine.  

Mme Rita ZOUNGRANA, agent du département Solidarité humaine à l’OCADES

Selon la Coordonnatrice du SEPAFAR, Mme Séraphine SAGNON, la tenue de cet échange est déjà un motif de satisfaction au regard de l’actualité du thème. « Aujourd’hui, à Ouaga, nous sommes à l’aise chez nous. Mais tout près de nous, nous avons des frères qui dorment dehors. Alors qu’on sait qu’il y a quelques difficultés liées à leur prise en charge » a-t-elle expliqué. C’est partant de ce constat qu’il a paru judicieux de s’intéresser aux mécanismes de gestion de l’aide humanitaire, à la situation réelle de la crise humanitaire dans notre pays.

Mme Séraphine SAGNON, Coordonnatrice du SEPAFAR

A ce panel, les plus attendues étaient les personnes déplacées internes qui devraient témoigner de ce qu’elles vivent. Cependant, elles n’ont pu effectuer le déplacement. « Elles devaient arriver avec l’OCADES de Kaya mais malheureusement on ne les a pas reçues » déplore la Coordonnatrice avant d’ajouter : « Cela nous laisse sur notre soif et on va poursuivre les efforts pour pouvoir les entendre. Il est important qu’on sache comment cette aide est gérée à leur niveau et si la dignité humaine est encore respectée dans leur contexte ».

Les participants se sont montrés intéressés par la thématique

Pour apporter soutien aux personnes déplacées internes, une collecte de fonds a été lancée à la fin du panel et se poursuivra jusqu’en fin octobre. Le tout sera reversé à l’OCADES pour contribuer à la prise en charge de ses actions humanitaires sur le terrain.

Davy SOMA