Illustration: La gent féminine dans le secteur de la photographie.
À l’instar des activités touristiques, évènementielles, la photographie professionnelle a tendance à se développer en Afrique subsaharienne notamment au Burkina Faso. En effet, de nombreux Burkinabè ressentent de plus en plus le besoin d’immortaliser les instants marquants de leur vite à travers des images professionnelles. A l’occasion de la journée mondiale de la photographie célébrée le 19 août de chaque année, nous avons entrepris d’aller à la rencontre de jeunes ayant investi ce domaine d’activité pour en savoir plus.
Se présenter sous son meilleur jour dans un monde connecté fait partie intégrante du personal rebranding. Ce besoin devenu quasiment vital pour certaines personnes a permis le développement d’une nouvelle génération de photographes professionnelles. Autodidactes ou ayant suivi un parcours de formation professionnelle, plusieurs jeunes ont embrassé le métier de photographe par passion. Le photographe est un professionnel de l’image, capable de prendre des photos dans divers domaines dont la mode, le mariage, l’actualité, l’environnement (le paysage) ; c’est une personne créative.
Une activité principale ou secondaire, d’homme ou de femme
C’est le cas de Cherif Olive Kafando, réalisateur, monteur et photographe. Juriste de formation, il a choisi le métier de photographe par passion. Depuis 2019, il en a fait sa principale activité et en vit exclusivement. Selon lui, la photographie a de beaux jours devant elle au regard de l’évolution du secteur. « La photographie s’est améliorée depuis les années 2017, 2018. De nos jours, les photographes utilisent du matériel de pointe ; il y a des photographes qui utilisent du matériel de dernière génération et qui sont plus outillés que certains ministères », a-t-il relevé.
Contrairement à ce dernier, Antoinette Tapsoba, ne vit pas exclusivement de sa passion, mais en a fait une activité secondaire. Cette communicatrice de formation estime qu’avec la mise en place d’organisations dans domaine de la photographie comme « la Fédération Africaine de l’Art Photographique », qui s’installe progressivement au Burkina Faso, le métier de photographe pourrait connaitre des lendemains meilleurs.
Des difficultés existent
Par ailleurs, cette dernière déplore les difficultés à se référer à une structure ou faitière du domaine de la photographie. « Même s’il y a des structures de ce genre, elles ne sont pas connues » a-t-elle regretté . Quant à Cherif Kafando, il a estimé que la photographie n’est pas considérée comme un métier à part entière au Burkina Faso, mais plutôt comme un passe-temps : « nous ne sommes pas respectés à notre juste valeur ; beaucoup pensent que la plupart des photographes sont des illettrés ». Il a souligné l’impact négatif des clients « oiseaux », pour désigner ceux qui ne payent pas leurs factures. Une autre difficulté selon lui est relative à l’acquisition du matériel, due à l’augmentation exagérée des fournisseurs et commerçants.
Un secteur qui a besoin d’organisation
Le secteur de la photographie est en plein essor au Burkina Faso ; c’est ce qu’on peut retenir des intervenants. Pour eux, l’activité se développerait davantage s’il y avait une meilleure organisation du secteur par des structures compétentes.
En effet, à ce jour, on peut constater un nombre grandissant de photographes amateurs, qui vont à la chasse des clients et des images dans toutes cérémonies, sans y être invités. Leurs stratégies, c’est de vous prendre en photo, imprimer la photo pour vous la revendre. Il y en a aussi que l’on peut remarquer autour de l’université Joseph Ki-Zerbo ; ils accostent passants et étudiants dans l’espoir d’avoir des clients.
Rachid Ouédraogo