Après sa rénovation survenue plus d’une vingtaine d’années après sa fermeture, l’espace culturel Théâtre populaire Désiré Bonogo a enregistré son tout premier spectacle. Les acteurs culturels, les spectateurs dans leur diversité et les partenaires, sont sortis nombreux ce samedi 26 novembre 2022 pour être témoins de ce spectacle d’ouverture aux couleurs internationales à Ouagadougou.

L’espace culturel Théâtre Désiré Bonogo, communément appelé “Théâtre populaire”, a enregistré son tout premier spectacle après sa rénovation intervenue quelques jours avant. Plus d’une heure durant, le public a été gratifié d’un spectacle de danse riche en couleurs. Des danseurs sénégalais et soudanais ont partagé la scène avec leurs collègues burkinabè, dans une harmonie des rythmes et sonorités de ces différentes nations.

« Nous avons vu ce travail de dialogue entre la danse et la musique. On a vu quelque chose de poétique qui parle au public, quelque chose qui convoque l’identité, la contemporanéité ; mais aussi le futur » , apprécie le chorégraphe Salia Sanou. Selon les participants, le spectacle a été à la hauteur des attentes.

« La performance que l’on vient de voir, est un spectacle tout à fait potable qu’on peut jouer dans n’importe quelle salle de spectacle. Il a été, de main de maître, chorégraphié par Salia Sanou qui est un chorégraphe de renommée internationale », se réjouit Mahamoudou Nacanabo, coordinateur du projet Harakaat.

“Le médecin, le Goethe-institut, a décidé de mettre cet enfant debout”, Warren Saré – ©JA
“Quand on te lave le dos, il faut te laver le visage”, Marguerite Doanio- ©JA

Quant à Marguerite Doanio, elle estime que c’est un spectacle qui rend hommage à la cohésion sociale à travers la culture, et c’est la culture qui se bonifie.

La cuvette doit continuer à recevoir du public

L’un des problèmes des infrastructures au Burkina Faso, est le manque d’entretien. Et le discours qui a été le plus entendu au cours de la soirée, est celui du devoir de préservation de la cuvette qui renait de ses cendres grâce à Goethe-Institut.

Pour Warren Saré, acteur culturel (artiste photographe), cet espace est à l’image d’un enfant abandonné par ses parents depuis tout petit. Il va en souffrir jusqu’à en mourir mais, finit par connaitre la renaissance.

« La survie de cet enfant appartient à tous les Burkinabè, quel que soit leur niveau. Et ce que je souhaite pour cet enfant, c’est qu’il vive pour toujours et qu’il ne soit plus abandonné », a-t-il exhorté.

La Présidente du Conseil d’Administration (PCA) du Centre de Développement Chorégraphique (CDC) la Termitière, Marguerite Doanio ne dira pas le contraire. « Nous avons travaillé à rendre accessible cet espace mythique. C’est un combat que nous menons depuis belle lurette. Et aujourd’hui, c’est fait grâce à Goethe-Institut. Cependant, je demande aux autorités, au gouvernement et au conseil municipal, de nous aider à entretenir ce lieu. L’institut  a franchi le cap, c’est à nous de faire le reste  maintenant », insiste-t-elle.

La cérémonie prévue commencer à 19h, a finalement débuté à 20h et a pris fin aux environs de 22h.

Idrissa Siri