Consultante en communication et médias, Joséphine BAKYONO/NAMBANE a d’abord été journaliste, faisant ses débuts aux côtés de grands noms de l’époque. Depuis, elle s’est “métamorphosée” en communicatrice mais elle collabore toujours avec les médias. Passionnée de l’histoire des amazones
africaines, elle fait également partie, des figures qui travaillent dans l’ombre pour le rayonnement de la femme.


Née en Côte d’Ivoire, Joséphine BAKYONO/NAMBANE y a fait une partie de ses études.C’est à partir de la classe de 1re qu’elle rentre au Burkina Faso pour continuer son cursus scolaire. Après l’obtention de son baccalauréat série A4, elle a poursuivi ses études universitaires jusqu’en quatrième année de Lettres modernes à l’Université Joseph KI-ZERBO de Ouagadougou. Plus tard, elle a complété ce cursus avec un master en communication des entreprises obtenu à l’Institut Africain de Management (IAM Ouaga). Mariée et mère de deux enfants, Joséphine est aujourd’hui consultante en communication et médias. Elle représente également le Burkina Faso dans l’émission “Chœur des femmes” sur la chaine Canal+Elles comme chroniqueuse.

Dès le premier contact, on peut voir en elle une femme sociable et empathique qui contamine de sa bonne humeur. En effet, Joséphine aime le contact humain et travaille beaucoup à mettre l’humain en valeur. « Cette facette de moi peut expliquer mon attirance vers le journalisme dans un premier temps et la communication par la suite », nous dit-elle. Elle a commencé le journalisme par un stage à la radio nationale, au service de la Rédaction. À cette période, Joséphine a côtoyé de grandes voix comme Godefroy Bazié, Yannick Laurent Bayala, Danielle Bougaïré et bien d’autres journalistes. Puis, la jeune journaliste de l’époque a travaillé à Pulsar FM qui était à ce moment une révolution dans le paysage des radios au Burkina. Du journalisme à la communication, il n’y a qu’un pas. Elle se retrouve ensuite dans une grande agence de communication, Edifice Mc Cann Erickson. Dans cette agence, elle commence comme assistante publicité média/édition avant d’être média manager puis responsable commerciale de la régie d’affichage. Plus tard, elle côtoie l’univers de la santé de la reproduction à travers la coordination d’un projet. Actuellement consultante en communication et médias, Joséphine affirme que son travail consiste essentiellement à vendre ses prestations auprès de cabinets et de bureaux d’étude qui sollicitent son expertise sur certains dossiers.

Chroniqueuse burkinabè au "Chœur des femmes" sur  Canal+Elles

Parallèlement à ses activités, la journaliste dans l’âme est, depuis quelques années, chroniqueuse dans l’équipe du Chœur des femmes, un talk-show panafricain 100% féminin de la chaîne Canal+Elles. “Le Chœur des Femmes” c’est une synergie d’intelligences féminines africaines. C’est une “cour” de femmes de cultures différentes, mais avec un objectif commun : celui de contribuer à l’éducation des populations, au changement de comportement et de mentalité ; bref, apporter chacune sa petite pierre pour le développement de notre continent. Très cultivée sur l’histoire africaine, Joséphine y anime une chronique nommée « Reines d’Afrique ». Dans cette rubrique, elle essaie de faire connaître l’histoire et l’exemplarité de figures féminines emblématiques aux téléspectateurs. Selon elle, sa culture générale lui vient des lectures d’ouvrages, des recherches sur internet, des réseaux sociaux, particulièrement YouTube, mais aussi de sa curiosité personnelle. « L’Afrique pré–coloniale dans son ensemble, a connu de grandes dames d’influence et de pouvoir, c’est un peu regrettable qu’elles ne soient pas assez mises en lumière » déplore-t-elle.

Je me sens privilégiée d’avoir les ressources nécessaires pour m’exprimer et me défendre quand la situation le demande.

Joséphine, la militante

En dehors de son boulot, Joséphine milite depuis des années dans l’APAC (Association des Professionnelles Africaines de la Communication), créée en 1984 à Dakar par des journalistes africaines conscientes du poids de la communication dans le processus d’émancipation de la femme. C’est un regroupement de femmes issues de différents métiers de l’information et de la communication. Ces dernières militent pour la reconnaissance des droits des femmes en particulier, mais aussi pour ceux des jeunes et des enfants à travers la communication. L’APAC, en tant qu’association transversale, est membre de plusieurs coalitions dont la CAPSSR (Communauté d’Action pour la Promotion de la Santé Sexuelle et Reproductive), la coalition CEDEF (Convention sur l’Élimination de toutes formes de discriminations à l’égard des Femmes), le REPROFAB (Réseau de Promotion des Droits des Femmes et des Filles au sein de l’Administration burkinabè), etc. « Le milieu associatif m’apporte beaucoup d’épanouissement sur le plan personnel. C’est la rencontre de plusieurs synergies auxquelles j’apporte ma modeste contribution pour qu’il y ait plus de justice sociale au Burkina Faso, et moins de souffrance chez les femmes », explique-t-elle.


En ce qui concerne les difficultés, notre communicatrice ne les perçoit pas forcément en tant que femme, mais en tant qu’être humain. « Je me sens privilégiée d’avoir les ressources nécessaires pour m’exprimer et me défendre quand la situation le demande », estime-t-elle. Joséphine travaille à sa façon à être utile à la communauté. Dans ce
sens, elle exhorte les jeunes filles à rester focus sur leurs études, car il y a un temps pour toute chose. Ensuite, il est important, selon elle, qu’elles croient en elles et en leurs potentialités afin de se battre pour réaliser leurs rêves. Par ailleurs, elle encourage et rend hommage aux pères qui ont bravé l’opposition de leur entourage, de leur communauté pour scolariser leurs filles en leur donnant la même chance qu’aux garçons. Se référant à son propre cas, elle explique: « Je pense à mon père. Parti en Côte d’Ivoire pour chercher une vie meilleure, la priorité, ce n’était pas de scolariser ses filles. Mais avec ses modestes moyens, il a mis tous ses enfants à l’école (sept filles et trois garçons). Et il s’est battu pour qu’ils y restent le plus longtemps possible. C’est son sacrifice et sa détermination qui ont fait de moi la femme que je suis aujourd’hui ».

La Rédaction