Ce projet est un projet qui va servir aux communautés et à toute la nation
L’artiste slameur Ismael Franc Iriga alias Voix d’or, a présenté au cours d’une conférence dédicace, son tout nouveau single accompagné de clip vidéo intitulé « Franc cri ». Mentors, ami(e)s du monde culturel, partenaires de projet et Hommes de médias, ont découvert ce nouveau joyau musical offert à un public burkinabè venu nombreux l’accompagner. C’était le mardi 20 septembre 2022 dans les locaux de l’Université Libre du Burkina (ULB).
Le mardi 20 septembre 2022 marque le début de la carrière musicale de Franc Ismael Iriga de son nom d’artiste « Voix d’Or ». Plus connu dans les compétitions de slam dont le dernier trophée en date est celui du Championnat Afrique francophone de slam/poésie, le jeune artiste slameur va désormais à la conquête d’un nouveau public, celui des mélomanes.
« Burkinaaabè, kamba luitamè ; kamba tchitamè (chers burkinabè, vos enfants tombent, vos enfants se meurent chaque jour…) ; c’est par ces notes tristes que commence “Franc cri”. Tel un cygne descendu sur les rives des eaux douces, le slameur a fait voyager l’assemblée, à travers mélodieuses voix et suaves rimes. Il siffle harmonieusement consonnes et voyelles sous une thématique de plus en plus portée par les artistes burkinabè. Tour à tour, parrain artistique, partenaires et patron de la cérémonie, ont témoigné le talent et les qualités du jeune conquérant des scènes musicales.
Spécialement, le parrain artistique, monsieur Achille Ouattara, a donné une critique positive de l’opus dédicacé. « Il a une bonne diction et écrit de très beaux textes dans une langue digeste. Et je me demande souvent si c’est lui-même qui les écrit, tellement c’est parfait », a-t-il conclu.
“Franc cri”, porte-voix d’une douleur étouffée
“Franc cri” selon l’artiste, est une chanson qui traduit un cri étouffé. Elle rend avant tout hommage au Burkina Faso, mais aussi, dépeint la situation plus ou moins chaotique dans laquelle le pays se trouve. L’artiste déplore l’indifférence, la peur, le manque de solidarité et de patriotisme de certains Burkinabè. « C’est un cri de cœur qui n’est pas forcément de moi ; mais de toutes ces personnes victimes du terrorisme. Elles crient fort mais ne sont pas entendues. A travers ce titre, je veux lancer un appel à toutes ces personnes qui n’entendent pas la voix de ces submergés ou qui font tout simplement semblant de ne pas entendre ces cris étouffés. C’est donc avec hargne que je crie pour transmettre ces émotions qui me traversent », explique-t-il.
Pour le parrain de la cérémonie, Ismael SANA, président de l’ULB, avant d’être un pur talent, Ismael Kiriga est d’abord un étudiant exemplaire, très studieux inscrit à cette université depuis la première année. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui a prévalu aux soutiens apportés à l’artiste par cette université. « Nous avons décidé de l’accompagner pour son master en prenant en charge tous les frais des deux années de master qu’il va entamer bientôt. Aussi pour la sortie, nous avons soutenu le projet “Franc cri”, en le finançant à hauteur d’un demi-million », témoigne le parrain de la cérémonie.
Par ailleurs, monsieur SANA est l’heureux fan qui s’est adjugé le CD 0 du single au prix de 100.000 francs CFA , à la suite d’une vente aux enchères.
Un projet communautaire dans l’arrière-cour de la sortie de ‘’Franc cri’’
Au-delà de son talent artistique, un projet dénommé “Slam à l’école” est initié par l’artiste slameur. Ce projet vise à promouvoir le développement des compétences courantes des jeunes scolaires à travers l’oralité (slam). Il s’agit de former et d’éduquer les jeunes sur les thématiques du civisme, de la santé sexuelle et reproductive, de la paix et bien d’autres thématiques pouvant contribuer à l’épanouissement des jeunes scolaires. Il est prévu s’étendre sur les villes de Kaya, Ziniaré, Ouagadougou et Tenkodogo et toucher plus de 15000 enfants. « Ce projet, à la base, est né d’un amour pour le slam. Ensuite, après les différentes compétitions auxquelles j’ai participé, je me suis dit qu’il fallait créer un cadre d’expression pour ces enfants qui ont le talent de l’oralité, mais qui, malheureusement, n’ont pas les mêmes chances que moi. Nous voulons les aider à s’amuser tout en restant dans les études».
Conscient de la lourdeur de cette tâche qui pèse sur ses épaules, le futur manager culturel espère que des partenaires se joindront à l’ONG Children Believe, à l’ULB, et l’institut Français, qui ont déjà cru au projet et qui l’accompagnent.
Idrissa SIRI