Cette immersion dans le monde des médias au féminin nous a permis de rencontrer des femmes formidables qui se sont battues et qui se battent pour permettre à la jeune génération de pouvoir espérer grandir dans ce métier ; en témoignent Samirah Bationo et Wamini Micheline Ouédraogo/Bicaba aujourd’hui le nombre très élevé de femmes dans les médias, aussi bien dans l’audiovisuel que dans la presse écrite et en ligne. Allons à la découverte, de manière plus élargie, de celles qui se sont exprimées dans cette tribune que nous leur avons offerte.
«Femme journaliste rime avec l’animation», Samirah Bationo
Samirah Bationo est une journaliste exerçant dans la rédaction de la presse en ligne lefaso.net. Pour elle, les femmes sont moins vues pour différentes raisons : soit parce qu’elles ne veulent pas s’exprimer soit elles sont contraintes de faire le strict minimum à cause de leurs occupations familiales.
« Ce sont les hommes qui occupent les premiers postes. »
« Généralement, ce qu’on constate, femme journaliste rime avec la culture, la mode ou l’animation, la présentation. Avant, les femmes journalistes sur le terrain n’étaient pas nombreuses. Je prends le cas spécifique des femmes à la télé où elles sont généralement cataloguées à ce genre de poste. Ce n’est pas en soi mauvais mais, il serait bien d’avoir une diversité à ce niveau. Maintenant, on constate plus de femmes JRI (Ndlr : Journaliste Reporter d’Images) et cela est vraiment bien. Au niveau de nos médias, généralement, ce sont les hommes qui occupent les premiers postes c’est-à-dire que les rédacteurs en chef sont généralement des hommes. Il faut reconnaitre aussi que ceux qui sont chargés de diriger les médias sont des gens qui ont de l’expérience. On ne donne pas l’opportunité aux femmes de le faire, peut-être parce que les hommes, sociologiquement parlant, ont moins de pression par rapport aux femmes. »
« …si les femmes ont l’opportunité d’être… »
S’agissant de la question de la pression, il ne faut pas faire d’amalgame, car ce n’est pas sur le plan professionnel mais familial. C’est ce qu’elle clarifie: « Quand je parle de pression, c’est de la pression familiale, c’est-à-dire que les femmes se contentent du strict minimum de travail comparativement à leurs collègues hommes qui est plus disponible pour réaliser des sujets pertinents. Cela fait que finalement, ce sont les hommes qui ont plus d’expérience. Mais encore faut-il savoir si les femmes expérimentées ont l’opportunité d’être des rédactrices en chef » a-t-elle indiqué. Tout compte fait, les femmes sont sous-représentées dans les médias en ce qui concerne les postes de responsabilités, selon Samirah.
« Difficulté de concilier vie de femme au foyer et journalisme », Micheline Ouédraogo
Wamini Micheline Ouédraogo/Bicaba est une journaliste aux Editions Sidwaya. Elle exerce ce métier depuis 2011. Elle a aimé faire du journalisme car, c’est une passion pour elle. A travers ce métier, elle a la possibilité de se faire entendre, d’écrire pour changer, de dénoncer des pratiques dans la société.
« Les femmes dans les médias parce qu’elles surpassent les pesanteurs socioculturelles qui handicapent leur travail.»
Pour Micheline Ouédraogo, la passion ne suffit pas pour faire du journalisme ; il faut être déterminé, surtout pour une femme mariée qui doit concilier son statut de femme au foyer et sa profession de journalisme. « En tant que
femme journaliste, on n’est jamais à la maison. On n’a pas de vie de famille, et les enfants sont laissés à eux-mêmes, parce que nous travaillons du lundi au lundi. Les femmes sont vulnérables dans les médias. Elles sont exposées aussi bien dans la rédaction que dans la recherche de l’information. Bien vrai qu’elles ont la capacité de traiter tous sujets, c’est souvent difficile pour elles d’aller partout car, leur sécurité en dépend » a-t-elle avoué.
« …donner le meilleur …afin de s’imposer. »
Quant à son appréciation vis-à-vis des femmes, elle estime qu’elles excellent autant que les hommes. « J’apprécie
les femmes dans les médias parce qu’elles surpassent les pesanteurs socioculturelles qui handicapent leur travail. Elles excellent autant que les hommes. Si j’ai un conseil à donner aux jeunes filles, c’est de donner le meilleur d’elles mêmes afin de s’imposer et de se faire respecter au travers de leur travail bien fait, car seul le travail paie » a-t-elle conclu.
La rédaction