Du 14 au 16 novembre 2024, l’Université Joseph Ki-Zerbo, à travers l’Institut panafricain d’étude et de recherche sur les médias, l’information et la communication (Ipermic), tient un colloque international autour de la thématique des pratiques informationnelles et communicationnelles face aux mutations sociales. La tenue de ce rendez-vous entre chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants et professionnels de l’information et de la communication a été annoncée le mardi 5 novembre 2024 au cours d’une conférence de presse.
“Les pratiques de l’information et de la communication dans une société en mutations”, tel est le thème autour duquel les participants mèneront des réflexions trois jours durant. Ce colloque international organisé par le Laboratoire de recherche Médias et Communications Organisationnelles (Lamco) qui se tiendra au sein de l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ) vise, selon le Dr Firmin Gouba, à « permettre aux chercheurs et professionnels du domaine des SIC [Ndlr : Sciences de l’information et de la communication] de se réunir pour échanger sur les mutations sociétales en cours et leurs influences sur les formes d’information et de communication des organisations ». Directeur dudit Laboratoire, Dr Gouba explique que le cadre permettre également d’échanger, « sur les pratiques des professionnels de l’information et de la communication » à l’épreuve desdites mutations sociétales.
Une diversité d’axes de réflexions
« Le rapport entre la montée des expressions citoyennes et les pratiques de communication organisationnelle ; les relations entre les médias et les pouvoirs politiques dans les pays en mutation » feront, entre autres sujets, l’objet des débats au cours de ce colloque.
Les axes de réflexions qui serviront de boussole sont formulés ainsi qu’il suit : « Les nouvelles formes de productivité, de circulation et de consommation de l’information » ; « Nouveaux modes d’expression citoyenne : facteurs de promotion de la désinformation ou de la parole publique ? » ; « Les défis de la gouvernance des entreprises et des organisations face aux réseaux sociaux numériques » ; « contexte de crise et appel à une réinvention des métiers de l’information et de la communication. ».
Dans sa déclaration liminaire, le Dr Gouba rappelle que l’influence nouveaux moyens de communication impose une adaptation des médias et des professionnels dans un monde où « le citoyen ordinaire a, aujourd’hui, une facilité de prise de parole », détruisant ainsi toute idée de monopole de l’information.
Un colloque qui vient à point nommé
Comment les professions de l’information et de la communication, peuvent-elles se réinventer ? Comment établir une distinguer clairement les citoyens devenus informateurs par la force des réseaux sociaux et les journalistes dont le métier souffre de confusion ? Voici quelques inquiétudes soulevées par la presse et qui montrent clairement, selon le Dr Gouba, que l’adaptation est impérative. Si, d’une part, la société est confrontée à « l’infobésité », qui est une surabondance de l’information, elle souffre, d’autre part, de « mésinformations ».
Dans un tel contexte, dira le Dr Emile Pierre Bazyomo, « les professionnels sont contraints de faire plus d’efforts pour jouer leur rôle. Le colloque est vraiment l’occasion d’en discuter et nous les attendons ». Pour les organisateurs, le bien-fondé de colloque tient au fait que la démocratisation de la technologie et des outils y afférents, s’est accompagnée d’évolutions notoires dans le domaine des SIC. Selon eux, les enseignants chercheurs, les professionnels de la communication, au lieu d’être en marge comme c’est le cas sur plusieurs espaces publics d’expression dont les médias, sont les mieux habilités à discuter de ces questions.
Des participants d’Afrique et d’Europe
Colloque réunira environ 250 participants de 9 pays au total que sont le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la France, le Gabon, le Maroc, le Togo, le Congo et le Burkina Faso. Invite a donc été lancée aux professionnels des médias et de la communication à prendre part activement aux échanges prévus.
Le directeur sorti de l’Ipermic, Dr Brahima Zio, a tenu à rappeler que cette rencontre s’inscrit dans le cadre du cinquantenaire de l’UJKZ. Quant à son remplaçant, Dr Lacina Kaboré, qui vient de prendre service, il a insisté sur la participation de tous les étudiants en journalisme et communication dont les programmes de cours ont été aménagés pour la circonstance.
Au-delà des débats scientifiques qui seront dominants le long de ces 72 heures, Dr Gouba, tout en remerciant les autorités universitaires et gouvernementales pour leur accompagnement, a précisé que des excursions touristiques sont prévues au musée national, au site de sculpture sur granite de Laongo et au mémorial Thomas Sankara.
Davy Soma