La Coordination nationale des jeunes pour l’environnement et le climat (Conajec) réunit, du 3 au 5 octobre 2024, plus d’une centaine de jeunes pour discuter de leur contribution à la lutte contre les changements climatiques et à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD). La cérémonie d’ouverture, présidée par le ministre de l’environnement, Roger Baro, s’est tenue dans la matinée du jeudi 3 octobre dans la salle de conférence du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale.
La 9e édition de la conférence nationale des jeunes sur le climat et les ODD (CNJC-ODD) se tient autour du thème « Contribution des jeunes à l’élaboration d’une Contribution Déterminée au niveau National (CDN) ambitieuse et impactante au Burkina Faso ». Sélectionnés parmi 279 candidats, ils sont 120 leaders issus de 59 organisations de jeunes qui participent à cette conférence. Le but recherché, selon le président du comité d’organisation, David N’Golo Coulibaly, est de « leur donner une plateforme pour s’exprimer, échanger des idées et surtout proposer des actions concrètes et ambitieuses pour améliorer et renforcer la CDN ».
Pour lui, la CDN étant l’ensemble des engagements du Burkina Faso en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux impacts du changement climatique, « les jeunes doivent impérativement être au cœur du processus » car, rappelle-t-il, ils sont « les premiers concernés par l’avenir de notre planète ».
La Conajec appelle à l’engagement des jeunes face aux défis environnementaux
Créée en 2015, la Conajec se veut aujourd’hui « une organisation incontournable pour la mobilisation des jeunes dans la lutte contre les changements climatiques », selon son Coordonnateur national, Zarafilou Zoromé.
Dans ses propos portés par son représentant, Soumaïla Kaboré, lui-même Secrétaire général de la Conajec, il n’a pas manqué de réitérer l’ambition de son organisation qui est d’« impliquer activement la jeunesse dans les débats climatiques et leur permettre de devenir des acteurs de premier plan dans la construction d’un avenir durable ».
C’est dans cette optique que cette 9e CNJC-ODD va outiller les participants de « capacités d’analyses critiques » afin qu’ils puissent s’approprier le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Du reste, c’est à cela que devraient servir les conférences et panels prévus durant ces trois jours de rencontre.
Pour le président du comité d’organisation, il importe que les jeunes sachent que chacune de leurs actions compte. C’est pourquoi, il insiste auprès de ses camarades : « chaque effort que nous faisons, aussi petit soit-il, contribue au bien-être de notre environnement. (…) Peu importe l’ampleur de nos actions, elles sont toutes significatives et doivent être poursuivies avec détermination et foi en l’avenir ».
Quant au Coordonnateur national, considérant que cette rencontre annuelle est, pour les participants, « une opportunité exceptionnelle d’apprendre, de collaborer, et d’être des moteurs de changement dans [leurs] communautés respectives », il croit fermement que « l’engagement des jeunes est une clef pour relever les défis environnementaux de notre époque ».
Venue de Manga, Guémila Ouédraogo, membre du réseau pour la promotion et l’autonomisation de la femme rurale, veut « acquérir plus de compétences dans la lutte contre le changement climatique et dans la protection de l’environnement ».
Elle compte faire, à son retour, un bilan de sa participation et organiser une séance de restitution au bénéfice de tous les autres membres.
De son côté, Issouf Dianda, de l’association des jeunes pour le développement de la Commune de Mangodara, rassure également : « nous allons partager ce que nous allons recevoir ici avec les autres camarades afin que nous puissions ajouter cette question de l’environnement et du climat dans nos actions ».
Pour l’heure, il voit en sa participation « une opportunité » de discuter avec ses pairs sur la question du climat et « voir comment contribuer à la capitalisation de la CDN afin de réduire les gaz à effet de serre ».
Une conférence appréciée des partenaires et du gouvernement
Fier de la tenue successive de cette conférence sur 9 éditions, Roger Baro, ministre de l’environnement félicite les organisateurs, surtout qu’il est rassuré que « c’est une sélection qui a permis d’avoir 120 jeunes qui vont être outillés pendant trois jours sur des questions de climat et de développement durable ».
Si, d’une part, il invite la jeunesse à s’instruire pour comprendre que « les changements climatiques ne sont pas une fatalité » et qu’on peut s’y adapter, d’autre part, il se réjouit du fait que cette activité contribue à la préparation des jeunes qui prendront part aux instances internationales sur ces questions dont, notamment, la très prochaine Conférence des États parties à la convention cadre des nations unies sur les changements climatiques (COP29).
La mise en place, par son département, du comité national climatique, dont la première session s’est ouverte ce même jour, est un moyen pour prévenir les effets pervers des changements climatiques. En donnant cette information, le ministre Baro salue l’implication des jeunes au niveau de cette instance. En tout état de cause, « le changement climatique ne doit pas être seulement du vocabulaire mais doit se traduire par des actions sur le terrain », a-t-il insisté.
Pour Hortense Kagambèga/Traoré, représentant Zenabou Bénédicte Segda, présidente du Women environmental program (Wep), « les effets des changements climatiques touchent beaucoup plus les jeunes et les femmes ». Wep/Burkina étant engagé dans « la sensibilisation des jeunes et des femmes sur les ODD », la Secrétaire générale justifie l’acceptation de parrainer cette activité par la convergence de ses objectifs avec ceux de la Conajec.
Elle se réjouit particulièrement de la prise en compte du genre avec un taux de 43% de participation féminine à cette conférence qui a pour principal bailleur l’ONG WaterAid qui a réitéré son engagement à accompagner cette initiative.
Davy Soma