L’Alliance des Maitres de Cérémonies (AMC) du Burkina Faso créé en 2025 a tenu sa toute première activité. À travers le concept “Les Vendredis soir du MC”, l’avenir du métier de MC était sur la table de discussion avec pour conférencier, un illustre doyen de la profession, Ben Ahmed Ouédraogo dit Big Ben.

Ils étaient des dizaines à répondre présents à la toute première activité de leur association. Ce soir-là, les passionnés et professionnels du micro ne tenaient pas cet outil de travail. Ils étaient bien installés dans l’espace de re rafraichissement qui les accueillaient. Les yeux rivés sur l’orateur d’un soir et pas des moindres ; celui qu’ils ont tous connu devant le petit écran, Ben Ahmed Ouédraogo, dit Big Ben. « La maîtrise de cérémonie : métier d’avenir ? », tel était le thème de la soirée développé par ce doyen qui est une figure emblématique dans ce domaine au Burkina Faso.

Un concept et une thématique bien appréciés
« “Les vendredis soir du MC” est une rencontre qui va se tenir chaque dernier vendredi du mois avec une nouvelle thématique, avec un nouveau panéliste » explique Daniel Zaba. « On a pensé à ce format-là parce qu’on a estimé qu’aujourd’hui, il était important pour tout maître de cérémonie d’être capable d’offrir une prestation de qualité », poursuit le président de l’AMC.
« Vous avez vu la mobilisation que cela a suscité. Cela témoigne non seulement de l’intérêt que les membres accordent à l’activité », constate Youssef Ouédraogo. Pour cet homme de médias et promoteur culturel initiateur de Faso music awards (Fama), l’idée de création de l’association est à saluer : « je voudrais saisir l’occasion ici pour féliciter ceux qui ont eu l’idée. Il ne s’agissait pas d’avoir l’idée seulement, mais il s’agissait aussi de donner forme à l’idée ». Comme lui, les devanciers présents à cette soirée ont un regard positif sur l’initiative.
« Agréablement surpris », le conférencier du soir, Ben Ahmed Ouédraogo dit Big Ben confie : « à mon âge-là, ce qui m’importe aujourd’hui, ce qui me préoccupe, c’est la transmission ». Il ajoute « Sincèrement, ce qui m’a fait chaud au cœur, c’est de savoir que ceux qui sont passionnés par la maîtrise des cérémonies viennent d’horizons et de domaines divers ».


Admiratif de l’intervenant qu’il considère comme « un aîné, un modèle, une référence, ici au Burkina Faso », Yann Yoba estime que ce type d’initiative devrait existait à ses débuts. En effet, pour lui « côtoyer des personnes qui sont passées par beaucoup de choses, qui ont commis beaucoup d’erreurs, évite aux plus jeunes de commettre ces mêmes erreurs ».
Des suggestions à l’endroit des initiateurs
Si la pertinence de l’activité fait l’unanimité, son contenu peut être amélioré au fil du temps. Pour Youssef Ouédraogo, « la maîtrise de cérémonie ne se limite pas seulement aux orateurs ». Il y a les professionnels de l’évènementiel, les experts en matière de protocole et les entreprises même qui peuvent être associées pour mieux comprendre ce qu’est une cérémonie corporate. A ces pistes il ajoute l’importance du choix des personnes : « une chose c’est de mobiliser les membres, une autre chose c’est de trouver une personne qui peut mobiliser et je crois que l’association a fait un très bon choix en prenant un aîné (…) qui a une carrière remplie et qui a inspiré pas mal de générations ».



Quant à Yann Yoba, ce qui fera la différence, c’est d’oser. « Tout ce que je veux, c’est que toutes les idées qui viennent en tête des responsables, présidents, comités, qu’ils osent, qu’ils essayent de les appliquer », a-t-il insisté. Et de conclure : « il faut parler moins, on doit passer à l’action ». L’orateur du soir, de son côté voit un bel avenir pour le métier. La preuve, a-t-il rassuré son jeune public, c’est que depuis des décennies, il ne vit que de ce travail. Cependant, il faut s’adapter, apprendre, exceller. « C’est un métier qui évolue, qui a beaucoup d’exigences et qui est un métier à part entière », rappelle Youssef.
« J’ai essayé de leur donner quelques clés qui vont leur permettre d’ouvrir les portes qui vont se présenter sur leur chemin », ajoute le conférencier qui repart très satisfait car ayant l’assurance « à travers autant de jeunes qui s’intéressent passionnément à ce métier ». Pour lui, une chose est claire : « c’est un métier d’avenir déjà » avec grâce à ces jeunes. « La parole a encore de très beaux jours devant elle et, de ce fait, je suis un homme comblé aujourd’hui », a-t-il affirmé, confiant.

Après s’être tenu le 8 août pour la première fois, le prochain “Vendredi soir du MC” est prévu ce 26 septembre 2025 sur la place de la femme dans ce métier.
Davy Soma