Au Burkina Faso tout comme au Sénégal, la réalisation des infrastructures publiques est confiée à des entrepreneurs. On remarque malheureusement que plusieurs de ces infrastructures ont une durée de vie très réduite du fait de la mauvaise exécution des travaux. Paliguewindé Martin Sawadogo, en menant ses recherches sur « Le régime juridique de la convention de maitrise d’ouvrage publique délégué (MOPD) au Burkina Faso et au Sénégal », a voulu apporter des pistes de solutions à ces situations récurrentes. Sanctionnée par la mention très honorable, sa thèse de doctorat en Droit public, fruit d’une persévérance de six (6) années de labeur, est un document dont la publication a été autorisée par le jury au regard de sa qualité. Un mois après cette brillante soutenance survenue le 22 juin 2023, votre magazine est allé à la rencontre du désormais Docteur P. Martin Sawadogo.
Pouvez-vous nous éclairer davantage sur votre thème de recherche ?
Dans le cadre de mes recherches doctorales, j’ai travaillé sur « le régime juridique de la convention de maitrise d’ouvrage publique déléguée (MOPD) au Burkina Faso et au Sénégal ». L’Etat doit réaliser des infrastructures routières, sanitaires et scolaires. Cependant, il n’a pas toujours l’expertise nécessaire pour les réaliser. Pour remédier à cela, il conclut un contrat avec un maitre d’ouvrage délégué, techniquement plus compétent, afin que ce dernier passe des marchés avec les entrepreneurs et veille à la bonne réalisation des infrastructures. Ma recherche portait justement sur ce contrat appelé convention de MOPD.
Pourquoi avoir choisi ce thème ?
Le choix de ce thème est parti d’un constat. De nombreuses infrastructures routières, sanitaires et scolaires sont construites chaque année, à coût de milliards par l’Etat, mais, au bout de deux ou trois ans, elles subissent de fortes dégradations, mettant souvent en danger la vie des citoyens. J’ai donc voulu en comprendre les raisons et proposer des pistes de solutions. Par exemple, l’Etat devrait renforcer les compétences des collectivités territoriales en matière de conclusion et d’exécution des conventions de MOPD. De plus, il conviendrait de renforcer le dispositif de sanctions à l’égard de tous les acteurs du secteur de la MOPD.
Quelles sont les difficultés rencontrées lors de vos recherches ?
La première difficulté est relative à l’accès à l’information auprès de l’administration publique et des entreprises privées. La deuxième difficulté est celle liée à la conciliation entre la recherche et la vie sociale.
Comment avez-vous relevé ces défis ?
Concernant l’accès à l’information auprès de l’administration publique et des entreprises privées, j’ai dû élargir mon réseau relationnel afin d’obtenir des contacts utiles. S’agissant de la conciliation entre la recherche et la vie sociale, j’ai dû faire preuve de plus de discipline personnelle en réduisant le temps consacré aux loisirs et à mes relations sociales.
Quels sont vos sentiments après avoir eu la mention très honorable et une autorisation de publier ?
Ce sont des sentiments de joie et de gratitude, d’abord, envers, mon Seigneur JESUS-CHRIST, ensuite, envers mon directeur de thèse, le professeur Séni Ouédraogo, enfin, envers ma famille et mes amis pour leur soutien durant ces années de recherches.
En tant que nouveau docteur, quels sont vos projets pour votre future carrière ?
Mes domaines de recherche (droit administratif, droit constitutionnel, finances publiques et anthropologie juridique) me conduisent vers l’enseignement, la recherche et la consultance, mais je reste ouvert pour saisir toute autre opportunité.
Quels conseils avez-vous à l’endroit de ceux qui abandonnent face aux difficultés ?
Je leur conseille d’avoir foi au Seigneur. Il est un appui qui ne manque jamais dans les difficultés. C’est Lui qui donne la force et la sagesse nécessaires pour réaliser tout projet.
Un dernier mot ?
Jeunesse Academy est un magazine dont la vision est plus que noble : mettre en lumière des jeunes leaders afin qu’ils inspirent d’autres. Je vous remercie et je prie que la grâce de Dieu continue de vous accompagner ! Mon dernier mot : Puissions-nous aimer profondément ce pays en ces moments particuliers ! Puisse le Seigneur restaurer cette nation par Sa Paix !
La Rédaction