Le monde de l’art burkinabè rencontre plusieurs difficultés qui perdurent depuis un certain nombre d’années. De nos jours, des attaques terroristes au coup d’État, en passant par la pandémie du covid19, le secteur de l’art est loin d’être sous son plus beau jour. Nous nous sommes intéressé de près à ce secteur à travers, spécifiquement, l’art plastique et la peinture avec Ousséni Bandé.
Ousséni Bandé est un artiste plasticien et peintre qui expose ses œuvres au village artisanal de Ouagadougou. Il a commencé la peinture en 2005 avec ses frères ainés après avoir abandonné les études. Il est autodidacte et il est l’assistant du peintre Idrissa Sawadogo. Cependant, en plus de sa passion artistique de peindre, il s’occupe également du volet commercial pour que leurs créations soient bien vendues.
Artiste plasticien et peintre, Ousséni Bandé est un assistant de Idrissa Sawadogo. Il expose ses œuvres au village artisanal de Ouagadougou ainsi que celles de ses collaborateurs. Assis dans sa boutique gorgée de tableaux,
les unes aussi belles que les autres, Ousséni Bandé scrutait l’horizon à la recherche d’un potentiel client. À notre arrivée au village artisanal, le marché de l’art semblait morne a priori. Notre plasticien nous confie que les artistes rencontrent des difficultés économiques depuis un certain temps. « Le marché de l’art n’est pas particulièrement florissant en cette période, mais en tant que croyant, nous pouvons dire que grâce à Dieu ça va. Certains expatriés et certains Burkinabè viennent souvent payer nos produits pour des décorations internes», nous explique-t-il. Dans le secteur de la peinture, les difficultés sont nombreuses. Outre le manque de visibilité, le Covid 19 est venu freiner les ventes avec la fermeture des frontières. Pour s’adapter à ces dures périodes, il est nécessaire de voyager. Il a notamment soutenu qu’il était d’une importance capitale d’effectuer des voyages d’échanges et d’exposition pour faire connaitre la culture burkinabè à travers les œuvres d’art.
Concernant sa motivation, Ousséni Bandé a déclaré que ce qui a orienté son choix pour l’art plastique, c’est que c’est un art beaucoup plus profond. A travers le métier de plasticien, on peut s’exprimer via ses œuvres, particulièrement les œuvres abstraites où chacun peut librement s’exprimer. C’est ce qu’il renchérit en affirmant: « certains comparent les artistes aux «dieux» ; notre source d’inspiration nous vient donc de Dieu, elle nous permet de pouvoir imaginer et de créer. Quoi qu’on dise, chacun a un don; d’autres sont nés autodidactes , d’autres artistes vont se former, c’est la passion qui nous guide ». Pour Ousséni, « en toute chose il faut aimer ce que l’on fait. Il existe plusieurs façons de devenir artiste plasticien ou peintre. Cela peut être héréditaire ou un don de naissance. Certaines personnes ont des facilités pour faire certaines choses. Ça peut être aussi le fruit d’une formation ». Les tableaux de Ousséni Bandé sont pleins de sens parce qu’il peint selon des thèmes précis : « nous traitons de plusieurs thèmes à la fois, comme la politique, le social, le conflit entre la modernité et la tradition, la femme africaine. Nous faisons aussi des œuvres abstraites qui varient selon le thème », a-t-il clarifié.
Rachid Ouédraogo