Elle a débuté sa carrière professionnelle dans la fonction publique avant de se lancer dans le domaine de la coiffure. Aujourd’hui à la tête de quatre salons de coiffure (trois à Ouagadougou et un à Koudougou), elle a pris un gros risque pour sa passion.
Delwendé Sonia Pitroipa/Ouédraogo est la promotrice des salons de coiffure OuéDelSon à Ouagadougou et Koudougou. Comptable de formation, elle a intégré la fonction publique après son passage à l’École Nationale des Régies Financières (ENAREF) en cycle B. Coiffeuse à ses temps perdus depuis le lycée, elle s’est très vite attachée aux tresses. Elle a obtenu son BEPC au collège protestant de Ouagadougou avant de faire un baccalauréat série G2. À l’Université Joseph Ki-Zerbo, elle s’inscrit en faculté de Sciences économiques et de gestion (SEG). Après quelques années de fonction, elle décide d’abandonner la fonction publique pour lancer son salon de coiffure en 2014. Depuis lors, elle dirige quatre salons de coiffure.
«J’ai décidé de laisser tomber mon statut de fonctionnaire d’État pour me lancer entièrement à la coiffure». C’est une phrase qui peut paraitre invraisemblable, mais qui est bien réelle. Depuis toute petite, Delwendé Sonia Pitroipa/Ouédraogo voulait faire de la coiffure son métier même si ses parents ne partageaient pas cette ambition. Ils l’ont donc encouragée à aller plus loin dans les études avant qu’ils ne la laissent choisir sa voie professionnelle. «Si la décision me revenait, depuis mon primaire je me serais certainement lancée plus tôt dans la coiffure », affirme-t-elle.
Quand on lui demande comment elle a appris la coiffure, elle répond que c’est en s’amusant avec des tiges d’herbes qui lui servaient de mannequins qu’elle a commencé à se passionner. Elle s’est donc auto-formée car elle apprend vite. Lorsqu’elle observe ou voit une coiffure donnée, elle arrive aisément à la reproduire. Ses salons sont spécialisés dans les coiffures «crochets braids», l’entretien des cheveux crépus ; et avec l’évolution des besoins, ils se sont focalisés sur les coiffures longue durée comme les «dread locks».
Delwendé a ouvert son premier salon de coiffure qu’elle a nommé «OueDelSon» en décembre 2014 dans le quartier Dapoya de Ouagadougou. Ensuite, il a eu l’ouverture d’un second salon à Gounghin en 2018, puis d’un troisième à Karpala. Grâce à une vision et un travail acharné, elle a récemment inauguré en 2022,un nouveau salon dans la ville de Koudougou.
«J’ai appris avec les années que la meilleure publicité est celui du bouche-à-oreille. Aussi, les clients aiment ce qui est à la fois beau et bien fait ; donc je mets l’accent sur la qualité de la prestation ». Pour l’aider à la tâche, elle a mis en place un service client qui fait le suivi auprès des clientes après chaque coiffure afin de se rassurer de leur satisfaction. Elle est entourée d’une cinquantaine d’employés qui sont répartis dans tous ses salons. Son personnel est majoritairement féminin, avec environ six garçons dans son équipe. «95 % de mon personnel opérationnel a appris la coiffure, surtout les dreadlocks, avec moi. Après l’entretien d’embauche, il y a une phase de formation pour leur apprendre notre manière de travailler », précise-t-elle.
Après presque 10 ans dans le domaine de l’entrepreneuriat, Delwendé avoue qu’il est très difficile de commencer une activité au Burkina Faso. Selon elle, tout début est très difficile. Pendant ses premières années dans le domaine de la coiffure, elle a dû se faire aider financièrement par ses proches pour gérer ses charges, car la clientèle ne lui permettait pas d’assurer ses dépenses. «Aujourd’hui, j’ai pu accomplir de grandes choses, mais au début c’était des insomnies, des calculs et des difficultés à gérer le boulot et la famille» raconte-t-elle.
Avec le temps, elle est devenue beaucoup plus superviseure de ses salons ; elle appuie son personnel seulement quand elle a un peu de temps. La jeune patronne ambitionne ouvrir un autre salon de coiffure dans la ville de Bobo-Dioulasso et un salon spécial enfant à Ouagadougou.
La Rédaction