Apolline Traoré, productrice et réalisatrice burkinabè, est aussi ambassadrice du musée national de son pays. Aspirant, depuis sa tendre jeunesse à faire carrière dans l’industrie cinématographique, elle s’est donné les moyens à travers la formation, pour devenir la talentueuse cinéaste qu’elle est aujourd’hui. Faire ce choix clair de vivre sa passion avec rigueur et audace, était le début d’un parcours exceptionnel qui inspire et fait la fierté de sa mère patrie, le Burkina Faso. Nous vous en donnons quelques sillons à travers ce portrait résumé de l’artiste du 7e art au féminin.

De l’étudiante à la créatrice de films

Dans le cadre de l’obtention de son bachelor en réalisation, elle a réalisé un film en 2001, à l’issue de quatre années d’études en cinéma aux États-Unis. Ce film lui permettra d’attirer l’attention sur elle lors de sa présentation au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO). Une œuvre qui témoigne des acquis obtenus sur plusieurs plateaux de tournage au pays de l’Oncle Sam, dans le cadre de ses stages.

Ayant vécu longtemps hors de son pays, elle décida de rentrer au pays des Hommes intègres, sa terre natale. L’année 2001 fut pour elle l’occasion de renouer avec ses racines africaines sur le plan cinématographique.

Un parcours qui lui a permis de faire la rencontre de baobabs du cinéma africain tels qu’Idrissa Ouédraogo, Sembene Ousmane et Gaston Kaboré. Une étape marquante qui a élargi son horizon et enrichi son appréciation du cinéma africain.

À l’issue de ces échanges, elle décide alors de fonder sa propre société de production, témoignant ainsi de son attachement croissant à la scène cinématographique émergente du Burkina Faso.

Une cinéaste engagée à travers son art

Credit photo: The Best

Ses réalisations abordent des thématiques liées à des problématiques sociopolitiques en Afrique, tout en trouvant un juste équilibre entre l’expression artistique et la sensibilité du public. Elle a su relever les défis financiers liés à la production, favorisant ainsi la réalisation de films marquants, abordant des questions sociales et mettant en lumière la résilience des femmes.

Plusieurs fois lauréate de prix nationaux et internationaux, Apolline reçoit, lors du FESPACO 2023, le trophée de l’Étalon d’or pour son dernier long métrage intitulé SIRA. Ce film retrace la situation sécuritaire tendue que traverse son pays depuis 2015 ; une manière pour elle de rendre hommage à ceux qui se battent contre le terrorisme qui y sévit.

Un engagement à fort impact pour la culture

Son amour pour l’art ne se limite pas uniquement au domaine cinématographique. Ambassadrice du Musée national de Ouagadougou, elle y apporte sa pierre à l’édifice pour la valorisation de la culture. Du 23 au 28 février 2025, Ouagadougou a vibré autour de son concept « Allons au musée » : un projet qui célèbre l’art et la culture, et interpelle la population sur la nécessité de visiter le Musée national dont elle est l’ambassadrice

Dans le domaine de la formation, soucieuse de contribuer à façonner une relève de qualité, elle s’investit également dans le mentorat de jeunes filles à travers le programme Women leadership forum in Africa (Wolaf). Elle est aussi à l’initiative d’un programme de formation dénommé « Les Elles du Cinéma ». Dédié aux métiers du cinéma, notamment le jeu d’acteur et la réalisation, cet engagement vise à renforcer les capacités des femmes dans l’industrie cinématographique. Nombreuses sont celles qui, passées par ce canal, sont nominées et/ou lauréates à des festivals au niveau national ou international.

La Rédaction