Le samedi 4 novembre 2023, des jeunes ont reçu leurs attestations à l’issue de la deuxième édition du programme de formation des jeunes dans les métiers du café. Cette opportunité leur a été offerte par E-Coffee Academy, une organisation engagée dans la promotion du café africain.
Dans un contexte marqué par le chômage des jeunes, les initiatives de formation pour l’aide à l’auto-emploi ne manquent pas. La structure E-Coffee Academy, s’inscrivant dans cette optique, voit en la filière café une chaine de valeur insuffisamment explorée qui pourrait être bénéfique pour la jeunesse.
Former pour employer et autonomiser
C’est une formation de quatre jours qui a été suivie de manière assidue par 21 jeunes filles et garçons sur la vente de café. « Au Burkina Faso, plus de 100 000 tasses de café sont consommées par heure. Cette valeur économique ne reste pourtant pas au pays car c’est d’autres filiales qui en profitent », a fait remarquer Aissata Yago/Dabo, co-fondatrice de la structure, et promotrice de la marque Café Fanga.
En formant ces jeunes, l’objectif premier est de les employer pour la distribution ambulante avec des contrats journaliers.
Mais dans le but de permettre leur autonomisation, « les participants qui vont se démarquer pourront avoir leurs propres shops à l’orée 2025 » a précisée dame Yago. Ainsi, ces derniers pourront employer d’autres jeunes ambulants conformément à la vision des organisateurs qui est de « promouvoir le développement inclusif en impliquant les jeunes et les femmes dans la chaine de valeur du café. »
Le café, une chaine de valeur immense à explorer
Deuxième boisson la plus consommée au monde après l’eau, le café est « une denrée porteuse de richesse et d’emplois » selon Son Excellence Jacob Ouédraogo, parrain de la cérémonie. Cet ancien ambassadeur du Burkina Faso au Sénégal qui a eu de l’intérêt pour cette activité a félicité les organisateurs avant de prendre l’engagement de plaider auprès des autorités pour qu’elles puissent « prêter une attention particulière à ce domaine et lui donner toutes ses chances comme dans d’autres pays où les exemples montrent qu’autour du café beaucoup d’emplois ont été créés ».
Au cours d’un panel qui a connu la participation d’un représentant du Fonds burkinabè de développement économique et social (Fbdes), il ressort que sur le chiffre d’affaires mondial de 455 milliards, l’Afrique n’a que 20 milliards comme part de marché. A travers ce cadre d’échange sur le café, les panélistes ont donnés aux les jeunes formés les arguments et stratégies nécessaires pour investir pleinement ce secteur prometteur pour l’Afrique.
Remise de kits et d’attestations
Une attestation et un sac à dos conçu pour la vente ambulante de café ont été remis à chaque participant. Le représentant de cette deuxième cohorte a traduit la reconnaissance de tous ses camardes envers les organisateurs.
« Je remercie les formateurs d’avoir pensé à nous car, il est rare qu’on vienne vers nous pour nous aider à être indépendants », a laissé entendre Paul Hien. Acteur du domaine depuis deux ans, il estime qu’avec la formation, il pourra mieux s’en sortir au regard de ce qu’il a appris. Il conclut son allocution en rassurant les initiateurs : « vous venez de faire de nous des ambassadeurs du café au Burkina Faso »
La satisfaction est partagée aussi bien par les organisateurs que les bénéficiaires de la formation. Après une première édition tenue à Dakar au Sénégal avec 30 participants, cette seconde édition vient conforter dame Yago et ses collaborateurs dans leur engagement.
« Au regard des acquis que les jeunes ont engrangés et au regard de nos ambitions, j’avoue que notre satisfaction est grande », s’est-elle réjouie. C’est sur cette note qu’a pris fin cette session de formation autour du thème « L’innovation et l’entreprenariat dans l’écosystème café : la solution au chômage par la formation des jeunes et des femmes ».
Davy Soma