Ce mercredi 11 octobre 2023, le monde entier commémore la journée internationale de la fille instituée depuis 11 octobre 2012. En prélude à cette journée, l’ONG Save The Children a organisé une conférence de presse qui servi de tribune de lancement officiel au Burkina Faso de son rapport 2023 sur la condition féminine dans le monde. C’était au siège de l’ONG à Ouagadougou, le mardi 10 octobre.
Quelle corrélation peut-il exister entre les droits des filles et la crise climatique ? Telle était la question centrale à laquelle l’ONG Save The Children a donné réponse devant les hommes de médias conviés le mardi 10 octobre 2023 au sein de son siège. Dans la déclaration liminaire, Sylvie Zoundi, Conseillère genre de l’ONG, fait savoir que « le nombre de filles vivant dans des zones sensibles au mariage des enfants et au changement climatique devrait augmenter d’un tiers d’ici à 2050 ». Ce constat ressort du rapport annuel 2023 sur la condition féminine qui a également établi que le Burkina Faso fait partie des 10 principaux pays à haut risque climatique où vivent environ 29,9 millions d’adolescentes.
Il est urgent d’agir
Ce rendez-vous avec la presse était l’occasion pour l’organisation de lancer un appel urgent à l’action, afin d’apporter des solutions au problème exposé. D’envergure régionale (Afrique de l’Ouest et de Centre), cette conférence de presse a servi aux organisateurs pour présenter leurs doléances aux gouvernements malien, sénégalais, nigérian, nigérien et burkinabè sur des actes clés que chacun d’eux devrait poser. S’agissant du Burkina Faso, il est demandé, dans l’urgence, d’intensifier les efforts de lutte contre le mariage d’enfants notamment par l’adoption du code des personnes et de la famille fixant l’âge minimal à 18 ans aussi bien pour les filles que les garçons.
A l’endroit de l’ensemble des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, les organisateurs plaident, entre autres, pour un meilleur financement de l’action climatique sensible au genre et à l’enfant, une recherche plus développée sur le climat et l’égalité des sexes, et un investissement urgent et efficace pour l’adaptation au changement climatique. Cet accent particulier sur le climat se fonde sur le rapport qui révèle que les filles sont mentionnées dans moins de 2% des plans climatiques nationaux dans le monde et leurs besoins spécifiques ne sont pris en compte que dans moins de 4% des projets de réponse climatique.
Une lutte acharnée, des résultats stagnants
Engagée contre le mariage des enfants depuis une dizaine d’années au Burkina Faso, l’ONG fait le constat amer d’une absence de progression en termes de chiffres. En effet, le taux de 52% des filles victimes de cette pratique est resté inchangé jusque-là. Cette situation est la même au Niger (52%) et au Mali (76%) où les habitudes ont aussi la peau dure. C’est pourquoi, la contribution des journalistes a été expressément sollicitée afin de mettre fin à pratique néfaste à bien des égards pour les enfants.
Loin de se décourager, les organisateurs sont résolument engagés à poursuivre ce combat au regard des éléments de satisfaction qu’ils ont pu relever dans des cas isolés, durant le chemin parcouru. « Si malgré nos actions la situation est ainsi, qu’en serait-il si nous ne faisions rien ?», s’est interrogé Hubert Ouédraogo, Directeur du plaidoyer et de la communication.
Tout comme lui, Valérie Koutou, Manager régionale Plaidoyer et Campagne Afrique de l’Ouest et du Centre, estime qu’il faut continuer cette lutte de longue haleine car, prévient-elle, « si ces questions sociales ne sont pas reconsidérées, elles peuvent être de nouvelles sources de tensions ». Il y va de l’intérêt des gouvernants à s’engager davantage aux côtés de tous ceux qui se battent pour mettre fin à ces pratiques.
« Avec vos meilleures décisions et actions, soutenez les filles que nous sommes pour contribuer durablement à protéger notre planète et notre avenir », ainsi que Save The Children formule le cri de cœur de ces jeunes filles victimes ou exposées.
Davy Soma