Savez-vous ce que c’est qu’un brunch ? Si vous ne le savez pas, au moins vous en avez entendu parlé ces derniers temps. Ce dimanche 10 septembre, ce qui tend à devenir un concept nouveau au Faso, s’est déployé avec la spécificité d’être en anglais. Les participants sont sortis nombreux pour décompresser autrement, en s’exprimant exclusivement en anglais tout le temps d’un après-midi. C’était à Ouagadougou, à l’espace culturel Soarba.
Dès 11 heures, ce dimanche 10 septembre, les amoureux de la langue anglaise commençaient à s’installer à l’espace SOARBA, un lieu d’expression culturelle et artistique. Ils répondaient ainsi présents au rendez-vous du brunch anglais qui est à sa première édition. Un brunch est un repas pris entre la fin de matinée et le début de l’après-midi. Ainsi, il fait office de petit-déjeuner et de déjeuner à la fois.
Pour les organisateurs, il s’agissait de créer un cadre pour donner un espace d’expression aux participants. « C’est un évènement initié pour permettre aux gens de mieux pratiquer l’anglais. On se rend compte que malgré les études secondaires et les formations dans les centres de langues, il reste difficile de s’exprimer avec aisance. Cela est dû à un manque de pratique que l’idée de notre brunch vient combler », explique Ariane Jessica Bassolé, étudiante en troisième année de linguistique, initiatrice de l’activité. Tous les participants sont unanimes sur le menu du repas qu’ils ont tous bien apprécié.
Un programme divertissant, organisateurs et participants satisfaits
Des jeux, des challenges karaoké, mais aussi des interprétations et prestations d’artistes ont jalonné de bout en bout, cet après-midi. Les participants, de diverses catégories socioprofessionnelles, ont aussi eu des temps de prise de parole. L’exercice consistait à se présenter ainsi que ses activités ou occupations. Pour détendre l’atmosphère, des jeunes talents musicaux ont fait bouger les participants sur le rythme de leurs titres composés en anglais.
Globalement satisfaits, les amoureux de la langue de Shakespeare apprécient positivement l’initiative. « L’activité était interactive et tellement intéressant ! Nous avons fait des rencontres et nous avons échangé en anglais, ce qui a renforcé notre niveau. N’ayant pas souvent l’occasion de nous exprimer, cette activité nous a permis de nous remémorer les connaissances acquises à l’école », se réjouit Mohamed Tapsoba, étudiant en marketing et gestion commerciale.
Quant à Anita Palgo, étudiante en médecine, c’était une très bonne activité : « quand j’ai vu l’affiche, j’ai vite été intéressé. Je me suis dit que ce serait une occasion d’améliorer mon niveau vu que je ne comprends pas bien l’anglais. La règle qui était d’être sanctionné si on parle le français nous a permis de nous efforcer à trouver les mots tant bien que mal. J’ai beaucoup aimé ».
Avis des professionnels de la langue
Venus prendre part à l’initiative et encourager les organisateurs, deux invités ont rehaussé le niveau de la journée par leur présence. Il s’agit, en premier, de monsieur Yacouba Bamogo, linguiste de formation et enseignant d’anglais. « L’idée m’a paru originale. Je m’inquiétais sur le plan de la mobilisation, mais le défi a été relevé. Il y a beaucoup de profils réunis ici et c’est une occasion de se créer de nouveaux contacts », a-t-il fait comprendre.
Pour lui, c’est un rendez-vous à répéter de façon régulière mensuellement ou chaque deux semaines par exemple. « Je pense que ce serait idéal pour l’apprentissage de l’anglais. Une langue s’apprend plus aisément dans un cadre relaxe, où à travers les chants, les jeux on retient progressivement les mots ; je ne peux que féliciter et encourager les initiateurs », a-t-il terminé.
En second lieu, et dans la même veine que monsieur Bamogo, Madame Robin Diallo, qui a été professeur d’anglais avant de rejoindre l’ambassade américaine au département des affaires publiques. « Quand j’ai reçu l’invitation, j’ai trouvé que c’était quelque chose de spécial. Quand les gens veulent apprendre, c’est une bonne chose. J’ai été impressionné par la mobilisation car c’est beaucoup plus que ce que j’avais imaginé. Je félicite l’initiative ; tout est bien organisé aussi », soutient-elle.
Ce fut l’occasion pour elle d’encourager tous les participants à pratiquer l’anglais sans peur de se tromper car, a-t-elle insisté, même aux Etats-Unis, les gens commettent des fautes de langue. Elle a terminé en invitant le public à exploiter les ressources disponibles au niveau de son institution sur l’apprentissage et l’approfondissement de la langue anglaise.
Pour les organisateurs…
Malgré les félicitations, l’équipe d’organisation regrette quelques insuffisances notamment le retard accusé dans l’activité, les problèmes techniques et la communication peu satisfaisante menée autour de l’activité. Cependant, Jessica et ses collaborateurs se réjouissent de la réussite de cette première édition et projettent d’autres activités.
« Pour une première fois, nous pensons que c’est une réussite ; on ne s’attendait pas à ce nombre et avec la participation d’une représentante de l’ambassade des Etats-Unis, on est satisfait. Nous allons tirer leçons des manquements pour améliorer les prochaines fois », s’est exprimé l’initiatrice du brunch anglais qui conclut, confiante : « On ne va pas s’arrêter là ».
Davy Soma