« Accroître l’accès des MPME (ndlr : Micros, Petites et Moyennes Entreprises) au financement, à la technologie et à une main-d’œuvre bien formée », tel est l’objectif visé par le projet d’appui à l’entrepreneuriat, au développement des compétences et à l’adoption technologique (ECOTEC). Réunis à Ouagadougou le 12 août 2024 sous l’égide de la Maison de l’Entreprise du Burkina Faso, à travers un atelier d’information et de sensibilisation, les potentiels bénéficiaires ont pris connaissance, entre autres, du contenu de ce projet et des conditions d’éligibilité.

Les participants à l’atelier- ©JA

C’est dans une salle qui a refusé du monde que les acteurs du projet ECOTEC ont déroulé, après une cérémonie d’ouverture, les différentes modalités d’octroi de fonds aux entrepreneurs et aux entreprises, qu’elles soient micros, petites ou moyennes. Cette mobilisation grandiose montre que le besoin que veut combler ce projet est bien réel et constitue une attente forte dans le milieu entrepreneurial. Signé le 29 mai 2023 et lancé officiellement le 15 mars 2024, c’est un projet résultant d’un partenariat entre l’État burkinabè et la Banque Mondiale, et dont la mise en œuvre est prévue pour une période de six ans allant de juin 2023 à juin 2029. Il couvre tout le territoire national et s’élève, en tout, à environ 105 milliards de Francs CFA.

Abdoulaye Bassinga, Gouverneur de la région du Centre, fier du projet ECOTEC pour sa région –©JA

Un projet qui vient à point nommé

Pour Abdoulaye Bassinga, Gouverneur de la région du Centre, qui a présidé la cérémonie, l’avènement de ECOTEC est comme une réponse au grand défi qu’est la relance de l’économie burkinabè. Satisfait de voir déjà rassemblés les différents acteurs et composantes de sa région, le Gouverneur estime que « ce grand projet » pourra « relancer l’économie au niveau de la région du Centre, fragilisée par le contexte sécuritaire et humanitaire ». Ainsi, dira-t-il, « lorsqu’on crée des emplois pour la jeunesse et pour les femmes, il y a une création de richesse qui va véritablement lutter contre la pauvreté ».

Pour Ismaël Sawadogo, directeur marketing et l’appui conseils de la Maison de l’entreprise, avec la survenue de ce projet, « résoudre les principales difficultés » rencontrées par les entreprises cibles est un des résultats escomptés. Confiant que « ce projet qui va contribuer à dynamiser l’entrepreneuriat au Burkina Faso », il reconnait que « l’accès au financement, le développement de compétences et l’adoption technologique » constitue « un défi énorme » pour les entrepreneurs et surtout pour les micros, petites et moyennes entreprises. C’est pourquoi, « en leur accordant des subventions à travers un fonds de partenariat », le projet contribuera au renforcement de capacités desdites entreprises. C’est d’ailleurs l’un des principaux points abordés lors de cet atelier.

Ismaël Sawadogo, directeur marketing et l’appui conseils de la Maison de l’entreprise et représentant le coordonnateur national ECOTEC –©JA

« Le Programme Entreprendre » et « Le fonds de Partenariat »

L’atelier a permis de présenter globalement le projet ECOTEC mais de manière spécifique, il s’est appesanti sur sa sous-composante 1.2 dénommée « renforcement des capacités des MPME et adoption des technologies », comportant « Le Programme Entreprendre » et « Le Fonds de Partenariat ».

Selon leurs descriptions, l’objectif poursuivi à travers Le Programme Entreprendre est d’« encourager l’adoption par les entreprises de nouvelles technologies et de bonnes pratiques organisationnelles, à l’aide d’un programme de renforcement des capacités ». A terme, comme résultats attendus, ce sont 1 550 bénéficiaires, constitués d’entrepreneurs et d’entreprises, qui seront sélectionnés pour participer à ce programme.

Quant au Fonds de Partenariat, il a pour objectif de « cofinancer les investissements dans les biens d’équipement, l’assistance technique pour soutenir l’adoption des technologies, l’innovation des entreprises et des produits, l’obtention des certifications des produits et d’accréditations de la qualité ». Ce fonds qui s’élève à plus de 9 milliards de FCFA, est destiné à financer 750 entreprises à savoir des start-up et/ou des MPME.

Des conditions à remplir pour être bénéficiaires

Les entreprises et les entrepreneurs devront se plier à certaines exigences pour répondre valablement à l’appel à candidatures qui sera lancé le 19 août 2024 pour une durée d’un mois. « L’attente majeure est que les MPME puissent saisir cette opportunité car il y va de leur survie », a déclaré le directeur marketing et appui conseils de la Maison de l’entreprise. Sur les critères d’éligibilité et de sélection, plusieurs éclairages ont été donnés au public à savoir, entre autres, l’âge du porteur de projet, la formalisation de l’entreprise, sa capacité de mobilisation de ressources, etc.

S’agissant du Programme Entreprendre, seuls peuvent être bénéficiaires, d’une part, les entrepreneurs en herbe, autrement dit, entrepreneurs en devenir ou porteurs d’une start-up, âgés d’au moins 18 ans. D’autre part, les MPME, en plus d’être reconnues légalement comme entreprises de droit privé burkinabè, doivent déjà être en activité pour être éligibles au programme. La particularité du Fonds de partenariat se trouve dans le fait qu’il oblige les entreprises éligibles à prendre en charge une part du financement allant de 20% à 45% de la demande exprimée. Cette stratégie vise à les mettre en relation avec des institutions financières qui pourront les accompagner même à la fin du projet ECOTEC. Le montant maximal (en FCFA) de la subvention varie selon les trois guichets ouverts au niveau du fonds: 10 millions, 50 millions et 100 millions respectivement aux guichets 1, 2 et 3.

Une vue de partenaires et acteurs de mise en œuvre de ECOTEC, présents à la cérémonie d’ouverture –©JA

L’ensemble détaillé de toutes les conditions sont disponibles à la Maison de l’Entreprise dont les responsables ont précisé que toutes candidatures seront déposées uniquement en ligne sur une plateforme qui a été présentée aux participants. Il est à noter qu’à aucune étape de procédure il n’est question de paiement de frais d’où la mise en garde de tous contre d’éventuelles arnaques.

Davy Soma