Comme chaque année, les responsables des banques de sang au Burkina Faso font savoir que le besoin en sang dans les hôpitaux ne cesse de croitre. Au mois de septembre, nous avons fait un tour au centre national de transfusion sanguine à Ouagadougou où nous avons constaté une grande mobilisation des donneurs. Interrogés, ils n’ont pas manqué de nous donner les raisons qui les ont poussés à opter pour le geste qui sauve et de lancer des appels à l’endroit de la population burkinabè.
Il y a plusieurs raisons qui peuvent pousser une personne à donner son sang. On peut donner de manière bénévole (ce qui est fortement encouragé) ou pour sauver un parent, un ami dans le besoin. Que ce soit dans l’un ou dans l’autre cas, il y a toujours des personnes réticentes, parce qu’elles ont la phobie de la seringue ou d’avoir mal.
Donneuse depuis 2012, Fatou Elisabeth Kambou est encore là pour renouveler son engagement : « Ce matin, je viens pour donner le sang afin de sauver un parent. Il s’agit de la mère d’une amie à moi. Elle est malade et a besoin de sang. » Pour elle, la peur n’est pas un handicap d’où cet appel. « J’invite la population à venir faire ce don car ça aide beaucoup. On peut sauver des parents, des amis et même d’autres personnes qu’on ne connait pas ».
Quant à Sedgo Leonel qui est élève, la peur n’a pas sa raison d’être quand on veut donner son sang. « C’est la 2e fois pour moi de donner mon sang. Je n’avais pas peur la première fois ; au contraire, j’étais enthousiaste, c’était très jouissif car, je sais que grâce à moi, quelqu’un aura la vie sauve », explique-t-il tout heureux, avant de poursuivre : « Ce qui m’a motivé à faire le don de sang, c’est que je veux aider ceux qui sont dans le besoin. Je suis en bonne santé alors que j’ai des frères malades à cause du manque de sang ; pourquoi ne pas donner du sang pour les aider ? C’est la raison pour laquelle je suis ici ce matin ».
Pour Issouf Touré, c’est une réponse à ce que lui enseigne sa religion : « la raison de ma présence ce matin est simple : c’est de pouvoir sauver des vies. Et comme je suis musulman, je considère la parole de Dieu qui dit que ‘’toute personne qui sauve une vie, c’est comme si tu as sauvé toute l’humanité’’. C’est pour cela que je suis venu pour donner mon sang ». Etant dans cette dynamique depuis 4 ans déjà, Issouf invite également la population à faire le pas en ces termes : « Je conseille à tous mes frères qui se portent bien, de passer faire don de leur sang car, il y a des gens qui en ont vraiment besoin. »
Explications et appel du responsable des prélèvements du jour
Maurice Tiendrébéogo, infirmier de formation reconnait que la période actuelle est très dure. « En cette période, la demande en sang est très élevée, notamment au niveau du paludisme de forme grave et surtout chez les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans. La demande est plus forte et l’offre n’arrive pas à couvrir les besoins en sang » précise-t-il. Il fait remarquer que malgré l’affluence de donneurs en cette période, le sang ne suffit pas. « Vous pourrez avoir les statistiques avec nos supérieurs hiérarchiques », a-t-il suggéré.
Pour lui, le besoin en sang touche tout le monde. « Quand recevons des donneurs de sang, nous les motivons à prendre des photos afin qu’ils motivent en retour les plus réticents car nul n’est à l’abri du besoin en sang. Vous pouvez être en apparence physique, bien portant, et être malade en réalité. Ou, on ne le souhaite pas, en cas d’accident vous pouvez avoir besoin de sang. C’est pourquoi je dis que nul n’est à l’abri du besoin de sang » a-t-il terminé.
L’appel est donc lancé à toutes et à tous à faire ce geste qui sauve de nombreuses vies chaque jour.
Davy Soma