La 17e édition du festival Stars de l’Intégration Culturelle Africaine (SICA) a décerné le 11 novembre 2023 trophée du meilleur présentateur live à Freddy Lino du Burkina Faso. Tenue du 5 au 14 novembre 2023 à Yaoundé au Cameroun, cette manifestation d’envergure internationale écrit une nouvelle page de la carrière de jeune talentueux. De son vrai nom Frédéric Guibré, il s’est prêté aux questions de Jeunesse Academy après son arrivée à Ouagadougou.
Aujourd’hui vous êtes sacré meilleur présentateur live d’Afrique. Comment avez-vous vécu cette proclamation du jury ?
Je ne dirai pas que j’étais dans l’euphorie. Non pas parce que je n’étais pas heureux, au contraire, j’étais plein d’émotion pour mon pays. Cependant, je n’étais pas trop surpris d’avoir reçu ce prix. Je le dis tout le temps, quand je pars à une compétition, c’est pour gagner ; tel est mon état d’esprit. Je mets tous les moyens de mon côté pour réussir. Selon les recherches que j’ai faites sur mes concurrents, et à partir des votes et de nos prestations sur place, je ne voyais que la candidate du Gabon comme mon challenger. C’est après elle que je suis passé pour ma prestation. Je n’étais pas trop stressée. Je crois que ça s’est joué sur des détails notamment le timing de 2 minutes pour se présenter soi-même, présenter son pays et son artiste.
Que représente ce titre pour vous dans votre carrière ?
Ce titre représente beaucoup pour ma carrière de 14 ans. Après avoir reçu des distinctions au niveau national, c’est un trophée international qui s’ajoute à mon palmarès. Je suis le 4e Burkinabè à recevoir ce prix et c’est une grande fierté pour moi d’avoir représenté valablement mon pays. C’est pourquoi, d’ailleurs je dédie ce trophée à nos forces de défense et de sécurité. La chose certaine est que ce prix va nous permettre d’écrire notre page d’histoire à l’international.
Je ne me considère pas comme le meilleur, car il y en a bien d’autres qui excellent dans le domaine. Seulement, je note que tout dépend aussi de la manière dont on communique sur son métier. Comme on le dit, c’est à chacun de savoir vendre son image, sa marchandise. Aujourd’hui, être repéré au niveau international est la preuve que ce qu’on fait a de la valeur.
Quelle a été votre plus grande source d’inspiration pour développer votre style de présentation ?
Je rends hommage à nos doyens dans le métier, ceux-là qui nous ont donné l’amour du micro. Je pense à nos doyens notamment Big Ben et Alpha O, un mentor qui a remporté ce même prix en 2005 faisant de lui le premier Burkinabè récompensé à ce grand festival. Parlant de style, je dirai que je suis du genre à créer, à faire les choses de manière différente pour me démarquer des autres.
Le monde avance et le style de présentation doit évoluer. Je m’inspire de ce que les autres font et j’innove avec un style unique à moi, qui me permet de faire ce qui me plait sur scène et de surtout valoriser l’image du présentateur. Je pense qu’en imitant le style d’une personne, on reste indéfiniment à l’ombre de cette personne et j’estime qu’on ne pourra pas s’en sortir dans ce cas.
Avec ce prix, votre image de modèle se renforce au sein de la jeunesse. Quel message avez-vous à leur adresser en cette occasion?
A la jeunesse, je demande de croire en sa capacité de réussir. Au Burkina surtout, j’ai constaté que la plupart des jeunes ne croient pas en ce qu’ils font; ils sont dans des projets, se lancent dans l’entrepreneuriat mais au fond, ils doutent. S’il en est ainsi, qui va vous accorder cette confiance et vous soutenir ? C’est petit à petit que les projets grandissent. C’est ce que j’ai fait et même si je n’ai pas fini ma progression, il y a de l’évolution. J’ai toujours été positif dans mon métier ; pour moi, tant que je vis, je peux faire toutes les scènes. C’est ce mental je veux que tous les jeunes de mon pays cultivent. En se donnant soi-même de la force en premier, on y arrive toujours.
Propos recueillis par Davy Soma